Aux origines de « Mexico 86 » par Cesar Dìaz

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Le cinéaste belgo-guatemaltèque Cesar Dìaz présentait ce week-end en avant-première mondiale sur la prestigieuse Piazza Grande du Festival de Locarno son deuxième long métrage, Mexico 86.

Quelques jours avant ce grand moment, on lui a demandé quelles étaient les origines de ce film, qu’il présente comme « l’histoire d’une mère qui essaye d’être mère, et d’un fils qui essaye d’être un fils dans un contexte où cette relation est impossible. » L’histoire de Maria, militante révolutionnaire guatémaltèque, exilée depuis des années à Mexico où elle poursuit son action politique. Alors que son fils de 11 ans vient vivre avec elle, elle devra faire un choix cornélien entre son rôle de mère ou d’activiste.

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« C’est compliqué pour moi de revenir sur les origines du film, car c’est une histoire que j’avais en moi depuis longtemps, et a pris des formes très différentes au fil du temps. Au début, le film parlait d’une femme guatémaltèque, nounou à Bruxelles, qui avait laissé son fils au Guatemala, qui se voyait contrainte de le prendre en charge quand sa grand-mère mourait. Mais dans cette version-là de l’histoire, le thème de l’immigration balayait tout le reste. On se demandait si elle avait des papiers, comment elle pouvait travailler, alors que pour moi, le coeur du film, c’était les rapports entre cette mère et son enfant. Le contexte de la femme migrante écrasait tout le reste.

Je me suis alors redemandé quelles étaient les vraies origines de ce projet, au fond de moi. Et j’ai compris que c’était mon histoire. Ma mère à dû quitter le Guatemala car elle était recherchée. J’ai grandi avec ma grand-mère. J’ai fait de nombreux aller-retours entre le Guatemala et le Mexique, jusqu’à ce que je fasse le choix d’aller vivre avec elle. N’empêche que quand on s’est rencontrés, j’avais 9 ans, et nous étions deux étrangers. Je ne la connaissais pas, nous nous étions vus en pointillés pendant les vacances. Notre rapport s’est construit d’une façon étrange. On est plutôt amis en fait. On est sensés s’aimer et se connaître car on a un lien biologique, mais parfois ce n’est pas le cas. Comment ça se passe alors? C’est notamment cette question que j’ai voulu poser avec Mexico 86. Et puis il fallait poser la question de l’engagement, pour mieux comprendre la mécanique de l’histoire, ce qui amène cette mère à s’éloigner de son fils, quelles sont ses convictions, ses croyances, ses valeurs.

J’ai donc fait un grand détour par Bruxelles et quatre versions de scénarios pour revenir à la matrice de mon histoire. »

Projeté ce samedi 10 août à Locarno, on espère découvrir le film bientôt en Belgique, pourquoi pas dans un festival d’automne, et début 2025 dans les salles. On en reparle donc bientôt!

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