Ce 16 juillet sort Kouté vwa de Maxime Jean-Baptiste, film intime et poignant qui comble les images manquantes de la Guyane, dans une forme libre empruntant aussi bien au documentaire qu’à la fiction
Oscillant entre fiction et documentaire, le film est tout à la fois un coming of age qui suit la trajectoire d’un jeune garçon qui tente de se construire dans le souvenir d’un oncle sacrifié sur l’autel de la violence endémique qui gangrène les rues, une exploration aux accents oniriques de ce souvenir, une réflexion aussi sur la violence en héritage, un héritage familial, mais aussi historique et colonial. Servi par une image superbe qui sublime les corps plus encore que les paysages qu’ils habitent, Kouté Vwa est un prometteur premier long métrage, qui donne à voir les images manquantes d’un territoire en souffrance, mais riche de ceux qui le font vivre et le racontent.
Cinéaste issu de la diaspora guyanaise et antillaise, Maxime Jean-Baptiste travaille notamment sur la question des archives et de la reconstitution des mémoires. Ce sont d’ailleurs des images d’archive qui ouvrent le film. On y voit une foule dense et émue réunie pour honorer la mémoire d’un jeune homme brutalement disparu, symbole de l’histoire récente de la Guyane, faite de violence sociale et violences de rue, mais aussi de la force d’une communauté soudée. Ce jeune homme est l’oncle de Melrick, le jeune héros du film. L’ombre de ce drame – et des autres – plane sur la cité Mont-Lucas. Il est inscrit dans la chair familiale de Melrick, qui cherche à comprendre cet héritage, trauma qui en filigrane réveille d’autres traumas profondément inscrits dans le sol. Cette transmission, il va la trouver en musique, au rythme des percussions du Mayouri Tchô Nèg band, où il reprend la place laissée vaquante par son oncle Lucas.
A voir dans les salles belges à partir du 16 juillet.
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