Pour son premier film en tant que réalisateur, Noé Debré met en scène Agnes Jaoui et le jeune acteur Michael Zindel dans les rôles d’une mère et d’un fils, derniers représentants juifs d’une cité de banlieue. Il en sort un film qui fait sourire et penser à la fois !
Gisèle (Agnes Jaoui) ne sort plus de chez elle. Du balcon de son immeuble du 9-3, la quinqua juive, qui cherche désespérément à continuer à manger casher, alors que toute la communauté et les commerçants ont déménagé, ne reconnaît rien: « Qu’est-ce qu’il y a comme Noirs ! Ils sont passés où les Arabes ? », se demande-t-elle à longueur de journée.
« Quand la résurgence de l’antisémitisme arrivait dans les discussions, j’avais une opinion de mec de gauche dans le déni, genre on exagère », pointe Noé Debré, né juif dans une famille de Strasbourg. « Mais, au cours d’une soirée, j’ai été marqué par l’histoire d’une fille qui m’a raconté que ses parents, qui habitaient une cité, devaient vivre avec l’inscription “Vive Mohammed Merah” taguée dans l’ascenseur. En se demandant chaque jour lequel des voisins avait pu écrire cela… »
« Le départ des Juifs, c’est un sujet qui existe depuis longtemps. Près de 100.000 Juifs de France sont partis parce qu’ils se sentaient en insécurité. On est dans un moment où on a beaucoup de mal à se parler sans être dans un état émotionnel qui rend difficile la discussion », lance Agnes Jaoui. Elle poursuit: « Nous nous sommes rendus compte que si l’on attendait la fin de l’antisémitisme ou la fin de la guerre, on risquait d’attendre longtemps, et qu’au contraire il fallait qu’on puisse parler et ne pas avoir peur. Car la peur s’empare de tous les sujets, c’est un jeu de massacre ! Ce film est donc plus que jamais nécessaire. »
Vérification en salles dès ce mercredi !