Le Festival International du Film Francophone de Namur le 2 octobre prochain avec la projection en avant-première mondiale du premier long métrage d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, Une vie démente, avec Jean Le Peltier, Jo Deseure, Lucie Debay et Gilles Remiche.
Une ouverture 100% belge donc pour cette édition spéciale dans des conditions particulières, qui mettra en lumière le talent singulier d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, remarqués avec leurs percutants et surprenants courts métrages (La Version du Loup, Lucha Libre, Fable Domestique ou encore Avec Thelma, le dernier en date, Magritte du Meilleur Court métrage en 2019).
Le film raconte l’histoire d’Alex et Noémie. En couple et dans la trentaine, ils voudraient avoir un enfant. Mais leurs plans sont chamboulés quand Suzanne, la mère d’Alex, se met à faire de sacrées conneries. C’est parce qu’elle a contracté une “démence sémantique“, maladie neurodégénérative fatale, qui affecte son comportement. Elle vole des voitures, coupe les cheveux de ses voisins dans leur sommeil, fabrique ses propres billets de banque pour aller s’acheter des clopes. Suzanne passe du statut de Maman à celui du gamin ingérable. Une drôle d’école de la parentalité pour Noémie et Alex.
L’été dernier, nous faisions un saut sur le tournage du film, l’occasion de rencontrer les trois comédiens principaux, et de faire le point avec les cinéastes sur ce projet à l’ADN si particulier. Pour ce passage au long, les cinéastes ont saisi l’opportunité de perfectionner leur méthode de travail, une méthode bien particulière qui a fait ses preuves sur les précédents films. Assurés d’entrer rapidement en production, ils ont tout d’abord travailler avec leurs comédiens, sur base de quelques pages de traitement, et des décors qu’ils avaient en tête, filmant durant près d’un an les répétitions, avant de mettre la touche finale au scénario. Une approche singulière, comme le projet, produit dans le cadre de l’appel à projet de la FWB consacré aux productions légères.
Le film est à double titre personnel pour les cinéastes: il incarne leur cinéma, mais figure aussi leur histoire. Une vie démente traite de la situation complexe d’un jeune couple confronté à la maladie de la mère du jeune homme. Une maladie dégénérative, la démence sémantique, dont la propre mère de Raphaël Balboni a elle-même souffert.
Mais si le fond de l’histoire, la maladie et la souffrance des proches est tragique, la forme elle est souvent comique. En effet, la malade perd dans un premier temps toute inhibition, et retombe dans une sorte d’état fantasmé d’enfance. Plus de limites, plus de complexes, une certaine idée de la liberté. D’autant que la malade n’a pas conscience de l’être.
Un vent de liberté donc, qui devrait souffler sur cette ouverture aux couleurs belges!
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