Qu’est-ce qui fait la différence entre un « biopic » ou un documentaire musical qui met toutes les chances de son côté et un autre ? Le musique elle-même, bien entendu ! Ne riez pas ! Certains ont essayé de faire sans elle et s’y sont cassés les dents…
Un peu comme si on se mettait en tête de concocter une recette de cuisine sans disposer de l’un des ingrédients principaux, l’histoire du cinéma retiendra que certains films consacrés à certains musiciens, mais sans en obtenir les droits d’utilisation de la musique, ont quand-même parfois vu le jour. Envers et surtout contre toute logique.
Un tout bon exemple est le All is by My Side consacré à Jimi Hendrix. Alors que la société « Experience Hendrix LLC » s’était opposée à l’utilisation de la musique de Jimi Hendrix. Son point de vue était clair, net et sans appel: « Aucun film ne peut utiliser la musique originale ou les droits de Jimi Hendrix, sans que l’entreprise ne contrôle la totalité du film. » Pour contourner cette interdiction, le réalisateur John Ridley n’avait pas trouvé mieux que d’utiliser des reprises de Jimi Hendrix, jouées à la fin des années 60, comme le « Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band » des Beatles. Le résultat final de ce film sur Hendrix sans titres d’Hendrix ? Un naufrage artistique et critique.
Brett Morgen, auteur du récent Moonage Daydream, consacré à David Bowie précisait, lui, lors de la sortie, au magazine français « GQ »: « J’ai travaillé de près avec les personnes qui gèrent le patrimoine de Bowie. J’ai reçu leur permission de me lancer dans Moonage Daydream et d’accéder à tout ce que je voulais. C’était la condition de base. Ensuite, j’ai été libre de faire ce que je souhaitais. Puis, j’ai reçu des commentaires très enthousiastes de la part des gestionnaires. ». Dans la même logique le guitariste de Queen Brian May avait suivi de près l’évolution du film Bohemian Rhapsody. Tandis qu’Elton John avait donné sa bénédiction à Rocketman qui lui était consacré.
Et il en sera de même pour le « biopic » consacré à Frankie Goes To Hollywood (photo), qui vient d’être annoncé, soutenu par Holly Johnson, fondateur du groupe. Au scénario, Bernard Rose, réalisateur du clip original de « Relax », est revenu sur le point de départ de l’idée: « Combinant l’esprit des Beatles, la puissance des Rolling Stones et l’indignation des Sex Pistols, Frankie Goes To Hollywood est passé du statut de chômeurs de Liverpool à celui de rois de la pop grâce à leur disque épique interdit: « Relax ». Leur ascension épique, qui a propulsé sous les feux de la rampe la scène des clubs LGBTQ alors strictement underground, est l’histoire émouvante d’outsiders qui remportent une victoire historique. Je souhaite redonner vie à ce monde innocent et audacieux de 1984 pour un nouveau public aujourd’hui. » Tout cela avec la musique originale du combo, bien entendu.
Sortie attendue le 27 novembre 2024.