La danse et le cinéma font-ils bon ménage? Évidemment…
L’histoire du 7e art est peuplée de films fascinants qui font référence à cet autre art majeur. De très nombreux longs métrages très populaires baignent également dans les entrechats, arabesques et autres grands écarts, et plus encore dans les déhanchements lascifs d’éphèbes des deux sexes, chorégraphiés avec un soin maniaque.
[Photo d’ouverture par Aurélie Elich]
En Belgique, rien que ces derniers mois, on a vu Tango Libre de Frédéric Fonteyne, mais aussi le court métrage Passionnate Kiss d’Edith Depaule (photo ci-dessous), proposé au FIFF 2013 à Namur, un film violemment esthétique qui tenait le pari de mettre le cinéma au service de la danse et non l’inverse comme c’est très souvent le cas.
Point ici de montage haché et de gros plans perturbants permettant de donner à la scène un rythme artificiel, mais un travail sur des tableaux animés et sensuels autour de thématiques et d’ambiances très différentes.
Passionnée depuis toujours par le monde féminin et le thème de la « femme sauvage », Edith Depaule s’est formée auprès de la chorégraphe Michèle Anne De Mey (Kiss & Cry avec son compagnon Jaco Van Dormael). En 1999, elle fonde sa compagnie de danse-théâtre, « Les Fameuses Pralines », dont naîtront plusieurs spectacles, dans lesquels elle développe son univers particulier où elle fait danser des comédiens.
Parallèlement, elle donne cours au Conservatoire Royal de Mons en Art Dramatique depuis 2003 et participe à l’élaboration des évènements « Blast Dance » de Clément Thirion avec Thomas Coumans et la Kosmocompany.
A partir de 2008, un tournant s’opère dans sa recherche artistique, elle commence à écrire des scénarii et réalise donc son premier court-métrage, « Passionate Kiss », co-réalisé avec Christopher Yates.
Son nouveau projet ciné s’appelle Dancing. Il s’agit d’un projet solo auquel elle a associé une vingtaine de comédiens belges parmi lesquels on trouve quelques figures du long métrage : Benjamin Ramon et Thomas Coumans (lire ici) mais aussi Steve Driesen par exemple
[Photo Aurélie Elich]
Au cœur du film, douze femmes dans un dancing chic. Boule à facettes. Musique.
En talons, apprêtées, élégantes. Pas d’hommes pour danser.
Pas piétinés, douleurs de pieds. Attente…
Toujours pas d’hommes…
« Lorsque Edith nous a proposé ce projet original et audacieux », explique François-Xavier Willems, producteur Next Days Films, « nous avons immédiatement été happés par son univers singulier mêlant habilement danse, glamour et sensualité, et qui explore avec humour la représentation de la femme et de l’homme dans notre société et notre imaginaire collectif.
Cet univers est né d’une pièce de théâtre « Quand je croyais que j’allais danser » qu’Edith a mise en scène et chorégraphiée au Théâtre de L’L à Bruxelles. Sur scène, sept femmes apprêtées attendent des hommes qui n’arrivent jamais pour les faire danser… La thématique de la pièce, son mélange de danse, d’humour et de sensualité portait un potentiel cinématographique indéniable.
The Dancing est donc un film dans lequel la danse occupe une place importante, tout en étant au service de la narration. Un film qui développera un univers glamour et chic, inspiré des années 50.
Nous avons pu compter sur la participation de 24 comédiennes et comédiens de talents qui se sont prêtés au jeu d’une danse exigeante. »
The Dancing : Extrait par TOUSCOPROD
Le projet réunit également des collaborateurs expérimentés qui ont déjà fait leurs preuves dans le long-métrage, dont le très brillant chef opérateur Vincent Van Gelder (Au nom du Fils et Les Ames de Papier de Vincent Lannoo) et le monteur Damien Keyeux (Torpedo de Matthieu Donck, Les Barons et La marche de Nabil Ben Yadir)
Enfin, la chanteuse belge An Pierlé travaille sur une composition originale pour la BO du film !
[Photo Camille Mikolajczak]
Comme de plus en plus de projets ambitieux, The Dancing est aujourd’hui présent sur un site de microfinancement, en l’occurrence Touscoprod (voir ici).
Les producteurs espèrent y recueillir 4000 euros. Il leur reste moins de deux semaines pour y parvenir.
Les internautes recevront des contreparties à l’aune de la somme investie: ça va du remerciement au générique, à une participation à un atelier de danse en passant par le DVD du film ,des invitations pour la première, etc. Voire, tout ensemble.
Tout est expliqué sur le site qui, comme ulule par exemple, offre à des passionnés l’occasion d’aider des artistes. Ça ne fait pas d’eux des producteurs au sens classique du terme, mais leur soutien est souvent capital pour qu’un projet puisse se réaliser dans les meilleures conditions possibles.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Edith Depaule
Avec Aubéline Barbieux, Muriel Clairembourg, Laura Hoogers, Sylvie Landuyt, Yasmine Laassal, Céline Nieto, Magali Pingaut, Ana Rodriguez, Gaia Saitta, Chloé Struvay, Mélodie Valemberg, Charlotte Villalonga, Théo Ancion, Thomas Coumans, Miguel Decleire, Damien De Dobbeleer, Adrien Desbons, Fabrice Detry, Steve Driesen, Hervé Guerrisi, François Prodhomme, Arnaud Stevens, Benjamin Ramon et Clément Thirion.
Image : Vincent Van Gelder
Son : Guilhem Donzel
Décors : Aurore Benoît
Costumes : Marie Davin et Camille Mikolajczak
Maquillage : Elodie Liénard, Juan-Carlos Salazar et Aurélie Elich,
Coiffure : Lélia Delval et Stella Bertiglia
1er Assistant Réalisateur : Laurent Scheid
Scripte : Catherine Grossen
Régie : Antoine Sanchez
Montage Image : Damien Keyeux
Montage Son : Julien Mizac
Musique : An Pierlé et Koen Gisen
Directeur de production : François-Xavier Willems