Il porte un titre de circonstances (« Quand Vient l’Automne »), lorgne du côté du thriller et sortira ce 9 octobre !
Cette bande-annonce laisse augurer d’une histoire dans laquelle tout ce qui semblait acquis ne l’est finalement pas tant que ça. On suit Michèle, une grand-mère bien sous tous rapports, quo vit sa retraite paisible dans un petit village de Bourgogne, pas loin de chez sa meilleure amie Marie-Claude. A la Toussaint, sa fille Valérie vient lui rendre visite et déposer son fils Lucas pour la semaine de vacances. Mais rien ne se passe comme prévu…
Au casting principal, place à un trio chic et chic: Hélène Vincent, Josiane Balasko, et Ludivine Sagnier… Avare d’infos, François Ozon a quand-même lâché quelques éléments: « Cette idée d’amitié et de sororité était déjà présente dans le film Mon crime, avec deux jeunes filles qui s’entraident. Mais ici, il s’agit de deux femmes beaucoup plus âgées, deux femmes qui ont partagé un même travail, un passé… J’avais envie de filmer leur plaisir à vivre ensemble au quotidien. Michèle et Marie-Claude sont comme deux sœurs, dont l’une a visiblement plus souffert que l’autre. Marie-Claude n’a pas la force de Michèle. Ni son absence de morale. Elle ne sait pas s’arranger avec le réel, elle le prend en pleine face, le subit dans son corps, en tombe malade. Elle se sent responsable de son fils, qui a été en prison, elle culpabilise et s’interroge sur ce qu’elle a fait de mal en tant que mère. Alors que Michèle se console et s’en arrange plus facilement: « On a fait comme on a pu ! ». Je voulais filmer le contraste de la jeunesse et de la vieillesse, filmer la main du petit-fils dans celle de la grand-mère, ces liens très charnels entre grands-parents et petits-enfants. Michèle a sans doute eu une vie très agitée mais maintenant, elle se repose, elle a envie de profiter de la nature, de son mie et de son petit-fils. On sent un apaisement, un bienêtre, des rituels, une solitude assumée, jusqu’au moment où, justement, elle n’a plus la possibilité de voir son petit-fils. Tout d’un coup, les choses lui pèsent. Elle n’arrive plus à se lever le matin, dort la journée, tombe dans un état dépressif. Michèle est aimante, mais des choses n’ont pas été transmises à sa fille et elle comble ce besoin de transmission exacerbé avec son petit-fils. Quand on saute une génération, les choses sont souvent plus faciles. »
Il s’est aussi félicité de son casting: « Hélène Vincent est une grande actrice, qui peut exprimer à la fois la dureté et une grande tendresse. Elle a une beauté quotidienne, fascinante à regarder. Elle s’est complètement glissée dans son personnage. Quant à Josiane Balasko, elle arrive à incarner la culpabilité, qui mine Marie-Claude, et son train de vie plus modeste, rien qu’à sa démarche, son corps et son visage qui dégagent une humanité très forte… Enfin, Il y a plus de 20 ans que je n’avais pas travaillé avec Ludivine Sagnier, depuis Swimming pool. Ce fut émouvant et un grand plaisir de se retrouver et de la filmer dans ce rôle de femme de 40 ans, fragile et agressive qui porte sa souffrance comme un fardeau. »
Et puis, il conclut: « On vit avec ses fantômes, surtout quand on vieillit. Et puis à partir du moment où le film se raconte du point de vue de Michèle, il me semblait important d’incarner physiquement ce doute de devenir sénile et de montrer littéralement cette culpabilité qui l’effleure, à travers la présence fantomatique de sa fille. Je voulais créer une étrangeté un peu effrayante, une sorte de tension psychologique. Qu’est-ce que ce fantôme va l’amener à faire ou à dire ? »
Sortie chez nous ce 9 octobre !