Deux mois après avoir triomphé aux deuxièmes Magritte du cinéma, Les Géants de Bouli Lanners nous arrive en DVD. Et en Blu-Ray. Une formidable opportunité pour beaucoup d’entre vous de (re)découvrir ce merveilleux film bucolique, très personnel et néanmoins susceptible de plaire au grand public. Cette réjouissante apparition digitale est l’occasion de passer en revue la folle année d’un long métrage qui est resté dans l’actualité presque sans discontinuer pendant un an.
[tous les mots soulignés sont les hyperliens qui vous dirigent vers des articles ou des vidéos que nous avons publiés depuis notre apparition sur la toile]
L’histoire de Cinevox est intimement liée à celle des Géants. Né en même temps que le Festival de Cannes où les films belges étaient omniprésents, notamment à la quinzaine des réalisateurs, nous avions convaincu Bouli d’ouvrir notre expérience Grand Écran. Le sémillant barbu qui venait de s’installer dans une fort jolie maison dans les environs de Liège, après avoir vécu des années dans une péniche, nous reçut ainsi pour une rencontre amicale très décontractée. Une vraie réussite qui nous a permis, c’est évident, de démarrer sous les meilleurs auspices grâce à la bonhomie et à l’humour du fort sympathique réalisateur dont nous vous livrions ici une interview et un portrait crossmedia.
Lors de cette entrevue, nous avions naturellement abordé le volet cannois, sans savoir encore que, comme trois ans avec Eldorado, le festival allait aider les Géants à s’affirmer sur la scène mondiale. Bouli Lanners quitte la Croisette avec deux prix dans les valises.
De retour au pays, le joyeux drille, toujours affublé d’une barbe rousse cultivée avec soin pour son rôle dans Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté, participe à la décentralisation de la quinzaine des réalisateurs de feu l’Arenberg bruxellois.
[Bouli Lanners avec Nicole Gillet, directrice du FIFF – photo Marianne Grimont]
À la demande expresse de Bouli Lanners, Les Géants ne sort pourtant pas immédiatement en salles. Lle réalisateur a décidé de prendre le temps d’une vraie promotion en profondeur. Pas une série de red carpet chronométrés ou de press junkets calibrés, mais des rencontres amicales sympathiques et détendues pour discuter calmement autour d’une pinte ou d’une jatte de café. Du coup, le FIFF est dans le bon timing pour accueillir l’adolescente odyssée qui fera l’ouverture à Namur où nous pourrons reparler au réalisateur en connaissance de cause, après avoir enfin découvert son merveilleux long métrage. Sans surprise, le film remporte deux prix : un Bayard d’interprétation collective pour les trois bouillonnants ados et le Bayard de la meilleure photographie pour Jean-Paul De Zaeytijd.
Les Géants arrive dans les salles au tout début du mois d’octobre et contrairement aux pronostics n’attirera pas la grande foule. Même si certains lui préfèrent Eldorado, il collectionnera pourtant les excellentes critiques en Belgique et plus encore sns doute en France où il culminera également à 30.042 entrées, ce qui ne peut pas passer pour un triomphe. Mais on a vu pire aussi…
Après une nomination dans la catégorie « meilleur film francophone » aux Prix Lumières, Les Géants s’offre début février 2012 un ultime rendez-vous avec l’histoire. Face à Rundskop et au Gamin au vélo, Bouli Lanners s’empare de cinq Magritte : Meilleur film, meilleur réalisateur, mais aussi meilleure photo (Jean-Paul De Zaeytijd), meilleur second rôle féminin pour Gwen Berrou, meilleure musique pour Bram Van Parys (The Bony King of Nowhere).
Un tir groupé qui fait du film l’incontestable star de cette deuxième édition (vous pouvez revivre quelques temps forts de la cérémonie en 1’40 » dans notre Grand écran du mois de février). Enthousiasmés par cette performance, les distributeurs décideront d’ailleurs d’une ressortie en salles la semaine suivante.
Le DVD des Géants est proposé en coffret double dose. Sur le premier, on trouve le film, mais également une première poignée de bonus : un petit docu Les Géants vu par les acteurs, un making of, et le Clip de THE BONY KING OF NOWHERE. Plus la bande-annonce et des trailers.
La deuxième galette est réservée à Bouli avec une interview réalisée par l’excellent Louis Danvers (Focus Vif) et On the Road Again , documentaire consacré à Bouli et réalisé par Benoit Mariage.
Complet, succulent. Indispensable (et naturellement à remporter dans notre rubrique concours).