Magritte 2025: nominations serrées!

Pour cette 14e édition des Magritte du Cinéma, quatre films, dont trois premiers longs métrages de fiction, mènent la danse des nominations : La Nuit se traine de Michiel Blanchart totalise 11 nominations, Amal de Jawad Rhalib et Quitter la nuit de Delphine Girard 9, et Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï en compte 8.

Au-delà du grand nombre de nominations recueillies par ces films, ce qui marque aussi, c’est la diversité des domaines dans lesquels ils excellent. Tous sont en lice pour les Magritte du Meilleur film et de la Meilleure réalisation, et sont très présents dans les catégories liées à l’interprétation, mais aussi aux autres collaborations artistiques qui font la richesse du cinéma, de l’image aux costumes, en passant par les décors, le montage ou le son.

De Michiel Blanchart, on connaissait la déjà riche carrière de réalisateur de court métrage. Son film T’es morte Hélène (nominé pour le Magritte du Meilleur court métrage de fiction en 2022), l’a ainsi emmené jusqu’à Hollywood, puisque le film a figuré sur la shortlist des Oscars, et ses droits ont été achetés par Sam Raimi dans l’optique d’un remake ! Son premier long métrage La Nuit se traine, thriller urbain et nocturne sous haute tension, a su conquérir le public des festivals (Prix du public à Biarritz et Rome) et des salles belges, puisque le film a rencontré près de 45.000 spectateurs en 2024. Il rassemble 11 nominations, dont celles pour le Meilleur film, le Meilleur premier film, la Meilleure réalisation ainsi que le Meilleur scénario.

Si le rôle principal de La Nuit se traine est tenu avec brio par le jeune comédien français Jonathan Feltre, on croise dans les rues de Bruxelles arpentées de nuit par le héros de nombreux acteurs belges, au premier rang desquels deux jeunes espoirs qui ont depuis fait leurs preuves, Jonas Bloquet, Magritte du Meilleur espoir en 2011 pour Élève Libre, et Thomas Mustin, Magritte du Meilleur Espoir en 2019 pour L’Échange des princesses, tous deux en lice cette année pour le Magritte du Meilleur acteur dans un second rôle. Le film fait également un carton plein dans les autres catégories artistiques, mêlant les talents nominés pour la première fois (la majorité de l’équipe son, le montage, l’image, les costumes), et les valeurs sûres comme Catherine Cosme, qui obtient ici sa quatrième nomination pour le Magritte des Meilleurs décors.

Deux autres films sont également en lice pour les Magritte du Meilleur film, de la Meilleure réalisation et du Meilleur scénario : Amal de Jawad Rhalib, et Quitter la nuit de Delphine Girard. Ces deux films totalisent 9 nominations.

Jawad Rhalib s’est fait connaître grâce à ses films documentaires engagés, qui ont tourné dans les festivals du monde entier (El Ejido, Les Damnés de la mer, Fadma, ou encore Au temps où les Arabes dansaient, lauréat du Magritte de la Meilleure musique en 2020). Avec Amal, il puise dans sa précieuse expérience documentaire pour brosser le portrait d’une enseignante qui se bat pour conserver sa liberté d’expression dans une école bruxelloise. Amal est interprétée par la toujours excellente Lubna Azabal, qui briguera à cette occasion son quatrième Magritte de la Meilleure actrice, et qui entraine derrière elle un casting fait de talents confirmés (Fabrizio Rongione, Catherine Salée) et de nouvelles têtes (Amine Hamidou, Kenza Benbouchta, Mehdy Khachachi), nominés dans les catégories Meilleurs seconds rôles et Meilleurs espoirs.

Delphine Girard revient aux Magritte du Cinéma après sa nomination en 2019 pour son court métrage Une soeur, finaliste aux Oscars en 2020, et dont Quitter la nuit est inspiré. Ce premier long métrage concourt donc pour le Meilleur premier film, et vaut à ses deux interprètes principales des nominations dans la catégorie Meilleure actrice, la troisième pour Veerle Baetens (déjà primée en 2016 pour le bien nommé Un début prometteur, et en 2020 pour Duelles), et la première pour Selma Alaoui, qui fait d’ailleurs également partie des Révélations 2025 des Césars pour ce rôle. La direction artistique du film est largement mise en lumière, puisque l’on y retrouve la talentueuse décoratrice Ève Martin, primée en 2023 pour Close et en 2024 pour Augure, la directrice de la photographie Juliette Van Dormael, et le monteur Damien Keyeux, déjà deux fois récompensé.

Un autre premier long métrage de fiction tire largement son épingle du jeu avec 8 nominations. Il s’agit de Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï, qui est loin d’être une inconnue aux Magritte du Cinéma, puisqu’elle a remporté le prix du Meilleur documentaire en 2020 pour Petit Samedi. Sélectionné à la Semaine de la Critique de Cannes où il a remporté le Prix du Jury, le film met en scène un frère et une sœur qui vivent leur dernier été avant d’entrer dans la vie adulte. Frère et sœur à la vie et à l’écran, Makenzy et Purdey Lombet sont en lice pour le trophée du Meilleur espoir. Il pleut dans la maison est en lice pour les Magritte du Meilleur film, du Meilleur premier film, de la Meilleure réalisation, de la Meilleure image et des Meilleurs décors, et vaut également une nomination à Louise Manteau dans la catégorie Meilleure actrice dans un second rôle. Notons que le film est produit par Michigan Films, qui place une deuxième production dans la catégorie Meilleur premier film (Camping du lac d’Eléonore Saintagnan) ainsi que Les Miennes de Samira El Mouzghibati dans la catégorie Meilleur documentaire.

On retiendra par ailleurs le retour en compétition de deux cinéastes déjà largement primés aux Magritte du Cinéma. Xavier Seron défendra Chiennes de vie, dont le casting est largement mis à l’honneur : Jean-Jacques Rausin et Arieh Worthalter, tous deux anciens lauréats, brigueront le Magritte du Meilleur acteur, tandis que Mara Taquin sera en lice pour celui du Meilleur espoir. Il récolte également des nominations pour le Meilleur scénario, les Meilleurs costumes et le Meilleur son. Une part manquante de Guillaume Senez concourra quant à lui pour le Meilleur son et les Meilleurs costumes, ainsi que pour le Meilleur montage (Julie Brenta a déjà été primée pour les deux précédents films du réalisateur), et surtout, pour le Magritte du Meilleur film.

On l’a vu, de nombreux interprètes habitués des Magritte seront en lice cette année. On ajoutera à ceux déjà cités : Benoît Poelvoorde, qui défendra ses chances à la fois dans la catégorie Meilleur acteur pour L’Art d’être heureux de Stefan Liberski, et dans celle du Meilleur acteur dans un second rôle pour L’Amour ouf de Gilles Lellouche ; l’incontournable Bouli Lanners, en lice pour le prix du Meilleur acteur pour son interprétation de José Bové dans Une affaire de principe ; et l’une des stars incontestées des Magritte du Cinéma depuis leur création, Emilie Dequenne, qui pourrait devenir (comme Lubna Azabal) l’actrice la plus primée de l’histoire de la Cérémonie si elle remporte la statuette de la Meilleur actrice pour TKT de Solange Cicurel. 2025 sera-t-elle une année record ?

Les nominations:

MAGRITTE DU MEILLEUR FILM

    • Amal de Jawad Rhalib, produit par Geneviève Lemal (Scope Pictures)
    • Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï, produit par Sébastien Andres et Alice Lemaire (Michigan Films)
    • La nuit se traîne de Michiel Blanchart, produit par Michaël Goldberg et Boris Van Gils (Boucan Brussels)
    • Quitter la nuit de Delphine Girard, produit par Jacques-Henri Bronckart (Versus production)
    • Une part manquante de Guillaume Senez, produit Jacques-Henri Bronckart (Versus production)

MAGRITTE DU MEILLEUR PREMIER FILM

    • Camping du lac de Éléonore Saintagnan, produit par Sébastien Andres et Alice Lemaire (Michigan Films)
    • Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï, produit par Sébastien Andres et Alice Lemaire (Michigan Films)
    • La nuit se traîne de Michiel Blanchart, produit par Michaël Goldberg et Boris Van Gils (Boucan Brussels)
    • Quitter la nuit de Delphine Girard, produit par Jacques-Henri Bronckart (Versus production)

MAGRITTE DE LA MEILLEURE RÉALISATION

    • Jawad Rhalib pour Amal
    • Paloma Sermon-Daï pour Il pleut dans la maison
    • Michiel Blanchart pour La nuit se traîne
    • Delphine Girard pour Quitter la nuit

MAGRITTE DU MEILLEUR DOCUMENTAIRE

    • En attendant Zorro de Sarah Moon Howe, produit par Françoise Levie (Memento Production)
    • Les miennes de Samira El Mouzghibati, produit par Alice Lemaire et Sébastien Andres (Michigan
      Films)
    • Mea culpa de Patrick Tass, produit par Ellen Meiresonne (Atelier Graphoui)
    • Sauve qui peut d’Alexe Poukine, produit par Benoît Roland (Wrong Men)

MAGRITTE DU MEILLEUR FILM FLAMAND

    • Here de Bas Devos, produit par Marc Goyens (Quetzalcoatl) et coproduit par Nabil Ben Yadir (10.80 Films)
    • Julie zwijgt de Leonardo van Dijl, produit par Gilles Coulier, Gilles De Schryver et Wouter Sap (De Werelvrede) et coproduit par Delphine Tomson, Jean-Pierre et Luc Dardenne (Les Films du Fleuve)
    • Skunk de Koen Mortier, produit par Eurydice Gysel (Czar Film)
    • Young hearts d’Anthony Schatteman, produit par Xavier Rombaut (Polar Bear) et coproduit par
      Annabella Nezri (Kwassa Films)

MAGRITTE DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL OU ADAPTATION

    • Jawad Rhalib, David Lambert et Chloé Léonil pour Amal
    • Xavier Seron pour Chiennes de vie
    • Michiel Blanchart pour La nuit se traîne
    • Delphine Girard pour Quitter la nuit

MAGRITTE DU MEILLEUR FILM ETRANGER EN COPRODUCTION

    • Animale d’Emma Benestan, coproduit par Cassandre Warnauts et Jean-Yves Roubin (Frakas Productions)
    • Io capitano de Matteo Garrone, coproduit par Joseph Rouschop (Tarantula)
    • La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius, coproduit par Delphine Tomson, Jean-Pierre et Luc Dardenne (Les Films du Fleuve)
    • Sauvages de Claude Barras, coproduit par Vincent Tavier et Hugo Deghilage (Panique !)

MAGRITTE DE LA MEILLEURE ACTRICE

    • Lubna Azabal dans Amal (rôle : Amal)
    • Selma Alaoui dans Quitter la nuit (rôle : Aly)
    • Veerle Baetens dans Quitter la nuit (rôle : Anna)
    • Emilie Dequenne dans TKT (rôle : Meredith)

MAGRITTE DU MEILLEUR ACTEUR

    • Jean-Jacques Rausin dans Chiennes de vie (rôle : Tom)
    • Arieh Worthalter dans Chiennes de vie (rôle : Franck)
    • Benoît Poelvoorde dans L’art d’être heureux (rôle : Jean-Yves Machond)
    • Bouli Lanners dans Une affaire de principe (rôle : José Bové)

MAGRITTE DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE

    • Catherine Salée dans Amal (rôle : la directrice d’école)
    • Louise Manteau dans Il pleut dans la maison (rôle : Leïla)
    • Claire Bodson dans Julie zwijgt (rôle : Sofie)
    • Lucie Debay dans Les poings serrés (rôle : Lucie)

MAGRITTE DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

    • Fabrizio Rongione dans Amal (rôle : Nabil)
    • Benoît Poelvoorde dans L’amour ouf* (rôle : La Brosse)
    • Jonas Bloquet dans La nuit se traîne (rôle : Theo)
    • Thomas Mustin dans La nuit se traîne (rôle : Remy)

MAGRITTE DU MEILLEUR ESPOIR FÉMININ

    • Kenza Benbouchta dans Amal (rôle : Monia)
    • Mara Taquin dans Chiennes de vie (rôle : Cécile)
    • Purdey Lombet dans Il pleut dans la maison (rôle : Purdey)
    • Tessa Van Den Broeck dans Julie zwijgt (rôle: Julie)

MAGRITTE DU MEILLEUR ESPOIR MASCULIN

Amine Hamidou dans Amal (rôle : Rayan)

Mehdy Khachachi dans Amal (rôle : Rachid)

Makenzy Lombet dans Il pleut dans la maison (rôle : Makenzy)

Lou Goossens pour Young hearts (rôle: Elias)

MAGRITTE DE LA MEILLEURE IMAGE

    • Frédéric Noirhomme pour Il pleut dans la maison
    • Sylvestre Vannoorenberghe pour La nuit se traîne
    • Juliette Van Dormael pour Quitter la nuit

MAGRITTE DU MEILLEUR SON

    • Marie Paulus, Valérie Le Docte, Philippe Charbonnel pour Chiennes de vie
    • David Vranken, David Gillain, Joey Van Impe, Thibaud Rie, Fabrice Grizard, Antoine Wattier,
      Vincent Gregorio pour La nuit se traîne
    • Nicolas Paturle, Virginie Messiaen, Franco Piscopo, Olivier Thys pour Une part manquante

MAGRITTE DES MEILLEURS DÉCORS

    • Ladys Oliviera Silva pour Il pleut dans la maison
    • Catherine Cosme pour La nuit se traîne
    • Eve Martin pour Quitter la nuit

MAGRITTE DES MEILLEURS COSTUMES

    • Élise Abraham, Manon Golembieski pour Chiennes de vie
    • Isabel Van Renterghem pour La nuit se traîne
    • Julie Lebrun pour Une part manquante

MAGRITTE DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE

    • Frédéric Vercheval pour Green border
    • Casimir Liberski pour L’art d’être heureux
    • Charles de Ville, Nelly Tungang pour Sauvages

MAGRITTE DU MEILLEUR MONTAGE

    • Matthieu Jamet-Louis pour La nuit se traîne
    • Damien Keyeux pour Quitter la nuit
    • Julie Brenta pour Une part manquante

MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE DOCUMENTAIRE

    • Crushed de Camille Vigny, produit par Julie Freres (Dérives)
    • Irréprochables de Flore Mercier, Sophie Breyer et Angèle Bardoux produit par Eva Deffet, Christophe Hermans, Alexia Rorive, Angèle Bardoux (Anotherlight ASBL)
    • Les rengaines de Pablo Guarise, produit par Julie Freres (Dérives)
    • Les vivant·es d’Inès Rabadán, produit par Anne-Laure Guégan et Géraldine Sprimont (Need Productions)

MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE DE FICTION

    • Assoiffé de Lisa Sallustio, produit par Pierre Foulon (Kozak Films)
    • Baisse les yeux de Marie Chauderlot, produit par Vincent Terlinchamp (Médiadiffusion – IAD)
    • Eldorado de Mathieu Volpe, produit par Sebastian Schelenz (Velvet Films)
    • Un invincible été d’Arnaud Dufeys, produit par Arnaud Ponthière et Arnaud Dufeys (Makintosh Films)

MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE D’ANIMATION

    • En mille pétales de Louise Bongartz, produit par Bastien Martin (Camera-etc)
    • Les oiseaux de Christel Hortz, produit par Bastien Martin (Camera-etc)
    • Muscle masqué dans : ferraille pagaille de Nicolas Gemoets, produit par Vincent Gilot (ENSAV – Atelier de production de La Cambre)
    • Tête en l’air de Rémi Durin, produit par Arnaud Demuynck (La Boîte,…)

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