Les trois frères, le retour : oui, c’est drôle !

A chaque fois qu’un tel phénomène se produit, on nous ressert le même cliché: le divorce entre la critique et le public serait acté. Soit…

Pour autant que ces deux-là aient jamais eu l’intention de convoler en justes noces, leur séparation est effective depuis de très longues années et il est facilement démontrable que les diatribes acides que de nombreux journalistes déversent sur certains films n’ont absolument aucun impact sur le citoyen lambda… Qui ignore jusqu’à leur existence.

 

 

 

Dernier exemple en date: les trois frères le retour serait une daube infâme si on en croit la presse assez unanime, mais la comédie remplit les salles, hilares. Avec 180.670 entrées pour sa première journée en France (et une excellente moyenne de 258 spectateurs par copie), le film semble destiné à devenir un carton, car on voit mal pourquoi le bouche à oreilles serait handicapant alors que le feedback sur allo-ciné est excellent et que, on a pu l’observer de visu, les spectateurs en salles étaient de toute évidence ravis de leur après-midi. On aurait bien écrit « ravis de leurs retrouvailles », mais le public comptait aussi une large frange bien trop jeune pour avoir connu le trio au temps de sa splendeur télévisée.

 

[PP/Cinevox 2013]

 

Si nous évoquons ce cas particulier qui semble relever du seul cinéma français, c’est bien sûr parce que le film est coproduit chez nous par l’exigeant Versus, société qui nous a récemment donné Les géants, A Perdre la Raison, Illégal ou Une Place sur la Terre pour ne citer que quelques titres emblématiques de son positionnement haut de gamme. On s’amuse aussi à y croiser en insupportable pimbêche, Mona Walraevens (photo ci-dessus), récemment nommée aux Magritte pour son rôle dans La Vie d’Adèle

 

 

Vous l’aurez compris, Les trois frères, le retour, n’a absolument rien du navet qu’on voudrait nous faire avaler. C’est une suite plutôt maline du classique de 1995 qui joue sur les ressemblances et les contrastes des époques. Une comédie pour un public réceptif à ce type d’humour qui a du rythme, mais n’oublie pas une petite dose de tendresse qui n’a rien de rédhibitoire.

Bref, le contrat est rempli et on voit mal pourquoi le film ne serait pas un succès.

 

PS. En Belgique, le film (avant-premières exclues) a réalisé près de 42.000 entrées pour  ses 5 premiers jours d’exploitation. Pas mal du tout.

 

Bande-annonce :

 

 

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