Le Festival de Rotterdam sensible aux audaces belges

SIX films de Wallonie-Bruxelles seront présentés à l’occasion du Festival de Rotterdam qui se tiendra du 22 janvier au 2 février. Le Festival international de Rotterdam est la principale manifestation culturelle des Pays-Bas et l’un des festivals les plus singuliers au monde, de par sa ligne éditoriale audacieuse et radicale.

 

 

En première mondiale, L’éclat furtif de l’ombre de Patrick Dechesne et Alain-Pascal Housiaux sera présenté dans la section Bright Future, dédiée aux premières œuvres.

 

 

Tourné en Ethiopie et en Belgique, le film raconte l’histoire de Adisu, jeune artisan-pêcheur africain, fuyant les rives de son village mutilé. Frappé dans ses liens identitaires plus que dans sa chair, le jeune homme se perd dans la géologie fantasque de l’Ethiopie, son pays natal. De la frontière du Soudan jusqu’aux rives de la Mer Rouge, le film le retrouve quarante années plus tard, dans une ville portuaire du nord européen. Vieil homme, devenu chauffeur de taxi, Adisu revisite le coeur de chaque nuit en recherche d’un instant d’amour perdu.

 

L’éclat furtif de l’ombre est la première réalisation de ces deux chefs décorateurs internationalement reconnus (Visage de Tsaï Ming-Liang, Teza de Hailé Gérima…). Le film est produit par Tarantula Belgique et soutenu par le Centre du Cinéma de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

 

 

En première mondiale également, Quand je serai dictateur de Yaël André sera présenté dans la section Signal Regains, programme consacré aux trésors oubliés et films restaurés ainsi qu’aux films et documentaires sur le cinéma. Quand je serai dictateur est un « documentaire de science-fiction » construit à partir de centaines de bobines amateurs Super 8 et 8 mm, des années 40 à aujourd’hui. Le film est le projet d’une « non-autobiographie »: et si, à l’autre bout de l’univers, naissaient à chaque seconde d’autres mondes contenant d’autres possibilités de nos vies? Quelles seraient alors toutes ces vies que la réalisatrice n’a pas vécues? Aventurière, psychopathe, mère exemplaire, chef comptable, homme invisible?

Quand je serai dictateur est produit par Morituri avec le soutien du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel.

 

 

Trailer « Quand je serai dictateur » from Agence Pan ! on Vimeo.

 

 

Autre film atypique présenté en première mondiale, Mes sept lieux de Boris Lehman est programmé dans la section L’Etat de l’Europe – Mon Europe à moi, programme thématique centré sur les visions intimes et contemporaines de l’Europe.

 

 

Film fleuve de 5h23, Mes sept lieux est un objet curieux : notes de chevet, fragments de journal intime, bouts de fiction autobiographique, mais aussi un essai sur le temps qui passe en cours d’inachèvement, un fatras de réflexions légères et graves, une tentative tout simplement pour exister. Le film est produit par Dovfilm avec le soutien du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel.

 

 

Dans le même programme, Silence radio de Valéry Rosier, documentaire multi-primé nous montre Radio Puisaleine qui émet dans la campagne picarde et crée un lien social aussi essentiel que menacé. Les vieilles rengaines qu’elle diffuse sont autant d’occasions pour chacun(e) de revivre un épisode heureux du passé en le partageant avec d’autres. Le film est produit par Need Production avec le soutien du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel.

 

 

Dans la section courts métrages, on trouve deux productions de Wallonie-Bruxelles. L’infirmière cannibale de l’artiste vidéaste Lucile Desamory, raconte l’histoire d’une infirmière qui vole des cadavres pour dévorer leur cerveau. Lorsque le staff hospitalier la démasque, elle est assassinée et enterrée dans le jardin.

 

 

Tourné durant la première année après la révolution tunisienne, Lettre à Mohamed, court-métrage documentaire de la réalisatrice autrichienne Christine Moderbacher produit par le CVB avec le soutien du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel, est un voyage poétique à travers un pays troublé. Entre révolution et nouveau système politique, dictature et premières élections, ordre et chaos, ce film dévoile un paysage de désillusion, mais aussi d’humour et d’espoir. Une lettre, compilation de fragments qui témoignent de rencontres et traduit les impressions de la cinéaste.

 

 

Enfin, I’m the same, I’m an other, deuxième long métrage de la réalisatrice flamande Caroline Strubbe, coproduit par Artémis et soutenu par le Centre du Cinéma sera présenté dans le programme L’Etat de l’Europe – EU-29, thème central de cette 43ème édition du festival.

 

 

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