Le « cas Wes Anderson » !

Ils sont très peu nombreux, les réalisateurs à n’avoir fait aucune concession sur leur style très personnel tout en s’attirant les faveurs d’un très large public. Wes Anderson, par exemple, a prouvé que tout cela n’était pas incompatible ! Et ça continue…

En fait, Wes Anderson n’aura dû attendre que son deuxième film (Rushmore en 1998) et ses 8 millions de dollars de bénéfices pour passer dans la catégorie des cinéastes « bankables ». Et puis, les chose se sont relativement bien enchaînées: La Famille Tennenbaum, Fantastic Mr. Fox ou Moonrise Kingdom ont tous signé des taux de rentabilité positifs. Tout cela a mené vers le record de Grand Budapest Hotel et ses 140 millions de dollars de bénéfices. Même son Isle of Dogs a frisé l’échec mais s’en est quand-même finalement sorti avec des comptes équilibrés. Tandis que le récent (2021) The French Dispatch a définitivement relancé une tendance au succès.

 

« Il s’est créé sa propre petite industrie, et il a récolté tellement de succès qu’il n’a pas à courtiser les puissants », expliquait récemment Sophie Monks Kaufman, auteure d’un livre sur le réalisateur, au quotidien « Le Figaro. »

En fait, Wes Anderson ne fait pas des comédies, de films d’aventures ou de l’animation, il fait avant tout du… Wes Anderson. Bref, question style, l’homme aime brouiller les pistes, comme il le confiait au magazine « Les Inrockuptibles »: « Les gens m’associent souvent à Sofia Coppola, David O’Russell, Spike Jonze, Alexander Payne ou Paul Thomas Anderson. Mais je n’ai rencontré toutes ces personnes qu’assez tardivement. Même si j’apprécie leurs productions et que je suis devenu ami avec certains d’entre eux, les gens dont je me sens vraiment proche sont plutôt les personnes avec qui je travaille: Owen et Luke Wilson, Noah Baumbach. Ou alors les artistes de la période antérieure, comme Peter Bogdanovich, Martin Scorsese ou William Friedkin. Mais c’est moi seul qui décide ce que je mets dans mes films. » Donc, l’homme est assez étanche aux influences extérieures. Et ne doit son éternel style, fait de couleurs pastel, de minutie et d’inventivité, qu’à lui-même.

Et il faut reconnaitre que le « cas Anderson « est encourageant dans un Hollywood que certains définissent comme trop standardisé, qui ne laisserait pas un cheveu de place à l’inventivité. Anderson prouve le contraire et dévoile une partie de la recette de son succès au quotidien français « La Dépêche »: « J’ai mon groupe de personnes avec qui je travaille, on bosse dans notre propre espace, un peu séparé de l’industrie. C’est peut-être aussi pour ça que je ne travaille pas souvent aux États-Unis. »

Son cerveau, comme son business, sont donc fermés à tout ce qui vient de l’extérieur.

Et c’est sans doute encore ce que l’on vérifiera avec son prochain film: Asteroid City (sortie ce 21 juin), où on retrouvera un casting 5 étoiles avec, entre autres, Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Jeffrey Wright, Tilda Swinton, Bryan Cranston, Edward Norton, Adrien Brody, et Liev Schreiber.

Tandis que le film racontera comment une série d’évènements de résonance mondiale viendra perturber le déroulement d’une compétition érudite rassemblant des parents et des étudiants de partout au pays. « Et tout cela en totale liberté », insiste Wes Anderson.

On n’en doute pas !

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