George Lucas (photo © JP.Malherbe/N.L.P.) a reçu une Palme d’Or d’Honneur des mains de son pote Francis Ford Coppola, et a donné une passionnante masterclass la veille. Morceaux choisis…
Le réalisateur de THX 1138, American Graffiti ou Star Wars; mais aussi producteur de Indiana Jones ou Willow; s’est étendu au sujet de certains moments marquants de sa carrière…
THX 1138, pas gagné à la base et sa première fois à Cannes:
« Warner Bros. nous a dit qu’on était sélectionnés à la Quinzaine des réalisateurs. C’était une très bonne nouvelle. Mais ils ne voulaient pas nous payer le voyage. La Quinzaine c’est juste pour les réalisateurs débutants, et ils s’en moquaient. Nous avons a quand même décidé d’y aller. Il pleuvait à verse et, on a réalisé que c’était vraiment une petite sélection parallèle avec peu de moyens. Nous nous sommes faufilés à la projection, on n’avait même pas de tickets. Et on a loupé la conférence de presse. Je ne savais même pas qu’il y en avait une ! »
American Graffiti, un carton très progressif:
« Le studio l’a d’abord sorti dans quelques salles, puis il a tellement bien marché qu’il est resté un an à l’affiche et a rapporté plus de 100 millions de dollars. Il n’en avait coûté que 770.000. »
Star Wars, un film pour enfants et un ode à la diversité sur une musique inoubliable:
« J’ai fait Star Wars pour les gosses de 12 ans. A l’époque, on vivait une période sombre avec la guerre du Vietnam, et on avait besoin de rêver. C’est pour ça que les fans de première trilogie n’ont pas aimé les « prequels », ce n’étaient plus des enfants. »
« Je me souviens bien du moment où j’ai entendu la musique avec tout l’orchestre pour la première fois, je me suis dit: « Oh mon dieu ! ». Le son représente la moitié du film… C’est la sauce secrète. »
« La plupart des personnages sont des extraterrestres. Même s’ils sont grands et poilus ou s’ils sont verts, l’idée est que tous les gens sont égaux. À votre avis, qui sont les héros de ces films ? Et la princesse Leia ? C’est elle la cheffe de la rébellion. »
Hollywood aujourd’hui:
« Je déteste les projections-test, il ne faut pas demander au public ce qu’il veut, il ne le sait pas. Mais c’est ce que fait Hollywood aujourd’hui: demander aux spectateurs ce qu’ils ont envie de voir… »