Ca y’est on y est presque, Into the Night, première série belge Netflix avec un casting belge de haut vol débarque sur nos écrans. Décollage prévu le 1er mai prochain. Accrochez vos ceintures!
« C’est quoi ce bordel? » Ainsi commence la bande-annonce d’Into the Night, première série Netflix produite en Belgique, créée par Jason George et réalisée par Inti Calfat et Dirk Verheye. Et c’est vrai que comment dire… Ca commence fort. Un soir comme un autre, à l’aéroport international de Bruxelles, une foule d’anonymes se croise. Leurs destins singuliers vont bientôt entrer en collision à la défaveur d’un cataclysme universel. Les passagers du vol 21 Bruxelles/ Moscou ne le savent pas encore, mais le soleil est soudainement devenu mortel pour les humains. Et ce n’est pas un vulgaire abri anti-atomique qui va permettre à l’humanité de s’en sortir. La seule option valable? Devenir… des oiseaux de nuit.
C’est en tous cas la conviction de Terenzio, interprété par Stefano Cassetti, militaire, rattaché à l’OTAN, qui mis au courant de la situation, est prêt à tout pour sauver sa peau, à commencer par pirater un vol commercial. C’est sous son impulsion – et celle de son arme – que le pilote, Mathieu, à peine installé dans son cockpit, décide d’emmener ses quelques passagers au coeur de la nuit, abandonnant au sol une grande partie des passagers, et le reste de l’équipage.
Parmi la vingtaine d’individus qui ont eu le temps de monter à bord avant la prise d’otages du militaire italien, on retrouve autant de profils différents que de passeports. Autant d’individus qui n’auraient jamais dû se rencontrer.
L’équipage et les passagers vont devoir faire preuve d’esprit d’équipe et de solidarité pour affronter rien moins que la fin du monde. Est-ce que le bien commun peut l’emporter sur les intérêts personnels? La dynamique de groupe qui s’installe peu à peu soulève des questions sociétales et même politiques, on parle autocratie, démocratie, chaîne de commandement… De façon un peu extrême, l’humanité va devoir se serrer les coudes pour survivre sur une planète soudain devenue sérieusement hostile.
Au fil des 6 épisodes d’une trentaine de minutes, le voile va peu à peu se lever sur le background et la vraie personnalité des infortunés passagers du vol 21. Si les enjeux sont d’ampleur cosmiques, le pari pour les réalisateurs est de maintenir le suspense au moyen de peu d’artifices, et d’une semi unité de temps et de lieu. En effet, l’essentiel de la saison se déroule dans l’habitacle du vol 21, le temps de quelques jours à peine. Les egos et les affects vont s’y affronter, comme si cette Arche de Noé volante regroupant les derniers spécimens d’une espèce en voie d’extinction devait permettre de la (re)définir.
Les personnages priment d’ailleurs sur l’action, ce sont leurs réactions et leurs relations qui sont au coeur de ce thriller psychologique sur fond de catastrophe ecolo-aérienne. Evidemment, voler indéfiniment de nuit n’est pas réalisable, les différentes escales afin de réapprovisionner l’avion en carburant et affronter les avanies techniques vont rythmer cette course contre la montre, ou plutôt contre le lever du soleil, dans une atmosphère hyper tendue de désolation et de dévastation. Chaque séquence au sol confronte le groupe au monde extérieur, et bouleverse les alliances et oppositions qui sous-tendent la dynamique du groupe. Et cette nuit aussi littérale que métaphorique va faire ressortir les instincts, les pires comme les meilleurs.
Au commande de l’avion, on retrouve les réalisateurs flamands Inti Calfat et Dirk Verheye, auxquels on doit la série flamande Over Water. Le cast fait la part belle aux comédiens belges. On retrouve ainsi Laurent Capelluto aux commandes de l’appareil, qui doit collaborer notamment avec son équipage (dont Astrid Whettnall et Laura Sépul) ou Pauline Etienne, ex-membre de l’armé de l’air belge qui va devoir se remémorer ses cours de pilotage. Parmi les passagers, on retrouve Jan Bijvoets, Babetida Sadjo, Vincent Londez, Nabil Mallat, ou encore Yassine Fadel.
Véritable thriller psychologique sous haute tension lorgnant vers le film d’anticipation écolo-cauchemardesque, Into the Night, première série Netflix belge percutante tient en haleine le spectateur, forte d’un pitch super efficace et d’un casting de haut vol.