Tax shelter oblige, la Belgique accueille de plus en plus souvent des tournages étrangers plus ou moins conséquents, plus ou moins médiatiques. On sait que le principe de financement de productions cinématographiques donnant lieu à des déductions fiscales pour les investisseurs est actuellement au cœur de longs débats parlementaires qui devraient aboutir à sa réforme.
En attendant ces éventuelles modifications, une des sociétés les plus souvent pointées du doigt, par ses confrères, uMedia pour ne pas la nommer, s’offre une démonstration de force en amenant en Belgique un tournage important qui devrait permettre à une flopée de comédiens belges de se faire remarquer.
Nous n’entrerons pas dans le débat financier de plus en plus passionné : ce n’est pas notre rôle, même s’il est évident qu’une réglementation plus stricte s’impose.
Mais nous ne résistons pas, par contre, au plaisir de vous parler du projet artistique et de l’opportunité qu’il constitue pour quelques nouveaux visages belges qui n’auraient pas rêvé d’une pareille chance, il y a quelques mois encore.
Imaginez donc un improbable mélange entre Les Visiteurs (le film devait à l’origine être réalisé par Jean-Marie Poiré) et Harry Potter avec une petite touche du Monde de Narnia. Ajoutez-y une pincée d’aventures adolescentes, typiquement eighties, héritées des grands délires de Robert Zemeckis, Steven Spielberg ou Joe Dante et vous obtenez le cahier des charges du Grimoire d’Arkandias. Le titre vous dit quelque chose ? Normal ! Il est adapté de la trilogie écrite par Eric Boisset.
Le Grimoire D’Arkandias est donc un film d’aventures magiques qui réunit Christian Clavier, Isabelle Nanty, Anémone et Armelle Lesniak.
Depuis le 27 septembre, ces acteurs tournent à Bruxelles et dans les environs sous la direction de deux cinéastes ambitieux : Alexandre Castagnetti, révélé par l’excellente série Les Invincibles confirma son talent avec le long métrage Amours et Turbulences en 2013 et Julien Simonet jusqu’ici surtout connu comme scénariste. Il travailla notamment sur Amours et Turbulences, mais aussi sur La Planète des cons le téléfilm réalisé par Charlie Dupont pour Canal Plus France.
Au cœur de ce conte, le jeune Théo, 12 ans, passionné de lectures. Aventures, quêtes, chevaliers, sorciers et mages remplissent son quotidien. Quand il découvre à la bibliothèque un livre ancien que lit un étrange personnage, il s’en empare. Dans ce grimoire, le jeune garçon découvre la recette d’une bague d’invisibilité, un objet magique qui pourra lui servir pour faire innocenter sa mère accusée d’un vol qu’elle n’a pas commis. En compagnie de Bonaventure, son meilleur ami et de Laura, une adolescente rebelle, il va devoir affronter les horribles sœurs Boucher qui sont les vraies responsables du vol. L’aventure peut commencer, d’autant plus dangereuse qu’un mystérieux personnage guette : l’inquiétant Agénor Akandias.
Avec 45 jours de tournage prévus en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre, ce film d’aventures qui dispose d’un budget conséquent (un peu moins de dix millions d’euros) renouera selon la volonté de ses auteurs avec l’esprit des Goonies déjà ranimé récemment dans l’excellent Super 8 de JJ Abrams. L’idée est donc de produire un cocktail d’aventures capable d’émerveiller les enfants sans agacer les parents. Avec de l’humour, de la candeur et un peu de second degré. Ambitieux
Anémone dans Les Amours secrètes
A nos yeux, ce Grimoire sera surtout une formidable opportunité pour trois jeunes comédiens belges qui débutent leur carrière en long métrage d’hériter des rôles principaux de cette super production francophone. Chacun tournera plus de trente jours ce qui pour des quasi-débutants est une chance en or.
Pauline Brisy -Photo FIFF
Les trois heureux élus sont le Bruxellois Ryan Brodie, le Wallon Timothée Coetsier et Pauline Brisy qui remporta le prix d’interprétation féminine au récent festival le Court qui en dit long (voir ici).
Une foule de comédiens qui nous sont beaucoup plus familiers complètent le casting parmi lesquels on note (entre autres) Isabelle De Hertogh, Renaud Rutten, Éric de Staercke ou Dominique Bayens.
Isabelle De Hertogh aux Magritte 2013 – P© Marie Adam-Leenaerdt/Cinevox 2013
Alexandre Castagnetti et Julien Simonet vont-ils renouer avec la magie des eighties ? Réussiront-ils à nous entraîner dans des délires imaginaires en nous permettant de reposer nos neurones le temps d’une parenthèse enchantée ? Réponse à l’écran fin 2014.
Pour les fêtes de Noël ?