Deuxième soirée pour le Be Film festival et deuxième énorme succès public. Little Glory , choisi pour la fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles, était, il est vrai, présenté en première belge et la curiosité était grande de voir comment Vincent Lannoo avait négocié un ambitieux virage international. Un petit belge (heu, petit, pas vraiment en fait) qui tourne en anglais avec des acteurs anglophones une histoire censée se déroulée dans le Michigan et en partie filmée là-bas, ce n’est évidemment pas tous les jours qu’on voit cela.
Vincent Lannoo est-il le Michael Winterbottom belge, un cinéaste caméléon capable d’aborder à chaque film un genre différent ? Jusqu’à présent il a réalisé quatre longs métrages : Strass, Vampires (prix du jury au BIFFF), Little Glory, et le tout récent Au Nom du Fils. Et, même si on sait peu de choses du dernier, chacun jusqu’ici évolue sur ses propres terres, selon ses propres codes.
Little Glory qui était présenté ce mardi 20 décembre en toute première belge a donc tous les atours d’un film… américain. Une démarche singulière qu’on ne nous a pas expliquée hier, mais qu’on comprend rapidement en découvrant le film: chaque plan, chaque séquence, chaque note de musique, chaque chanson respirent l’admiration que Vincent doit immanquablement pour à type de long métrage qu’on estampillerait volontiers « Sundance ». Car même si l’affiche table sur la présence du magnétique Cameron Bright, Alec dans la saga Twilight, Little Glory ne s’adresse pas vraiment aux ados. Ou alors aux ados très cinéphiles. Il séduira plutôt ceux qui ont aimé Winter’s Bone par exemple, qui se repaissent d’un cinéma américain qui suit au plus près des personnages chamboulés par la vie et qui se débattent ou s’abandonnent selon les circonstances et l’humeur.
Avant la projection, hirsute et rigolard, l’immense Vincent Lannoo déboule sur scène. On le sent impatient, excité, heureux. Avec lui, son producteur John Engel qui l’a accompagné dans cette folle entreprise et quatre de ses acteurs (de gauche à droite) : Martin Swabey (« on retournera ensemble, c’est certain »), Astrid Whettnall (« je cherchais une actrice, j’ai trouvé un chef d’œuvre »), Hannah Murray (« la seule personne devant laquelle je suis complexé de parler en anglais ») et la petite Isabella Blake-Thomas qu’il prend dans ses bras quand émue et impressionnée par le nombreux public, elle fond en larmes.
[Paul Dujardin est le CEO, directeur artistique des Bozar]
[Frédéric Delcor, secrétaire général de la Fédération Wallonie-Bruxelles]
[John Engel, producteur]
[Martin Swabey]
[Astrid Whettnall]
[Hannah Murray et Isabella Blake-Thomas]
[Vincent Lannoo]