Au Nom du Fils, de Vincent et d’Astrid

Ce samedi, le Festival International du Film francophone de Namur a été l’occasion d’une véritable première mondiale. Devant le parterre bondé de la maison de la culture, Vincent Lannoo présentait déjà son nouvel uppercut au menton, Au Nom du Fils. Une rapidité qui étonnera le fidèle de Cinevox, sachant que Little Glory son précédent long métrage vient tout juste de nous parvenir.

 

Un accueil fort sympathique [Photo FIFF]


Mais ce sont là les aléas de la distribution: Little Glory a mis énormément de temps à sortir dans le circuit des salles commerciales et Vincent qui est un stakhanoviste hors pair, un passionné intenable, en a profité pour écrire, tourner et superviser la post production d’une petite bombe qui risque de secouer le landerneau du cinéma belge lorsqu’il sera prêt à débouler à Bruxelles et en Wallonie.

 

Astrid Whettnall, Philippe Nahon et Vincent Lannoo sur le plateau de Canal C [Photo FIFF]

 

Autant le savoir tout de suite : sur une mise en scène très maîtrisée, Au Nom du Fils ose tout. Le scénario ébouriffant et férocement iconoclaste risque d’enflammer les grenouilles de bénitiers. Il suit une mère de famille très pieuse qui anime une émission de radio sur une chaîne catholique. Une femme sidérée qui va soudain voir sa vie basculer dans l’horreur. Une âme désemparée que le cynisme de quelques hommes de (peu de) foi va alors pousser dans ses derniers retranchements.

 

[Photo FIFF]

 

Le décalage de certaines scènes à la fois drôles et épouvantablement glauques fait penser à l’excellente série Breaking Bad, mais le récit, lui, lorgne plutôt du côté de Kill Bill. C’est dire que les spectateurs qui attendent une petite oeuvre plan-plan et consensuelle en seront pour leurs frais. Au nom du Fils sent le soufre.

 

[Photo FIFF]

 

On reviendra bien sûr beaucoup plus longuement sur ce coup de grisou, mais on s’en voudrait de ne pas signaler immédiatement (outre le culot des producteurs, bravo à eux) l’excellence de l’interprétation de Zacharie Chasseriaud (Les Géants), Achille Ridolfi (BXL/USA, les Pères au théâtre) ou Philippe Nahon (Calvaire, Kill Me Please). Et surtout, car elle tient ce drame cynique et souvent hilarant de bout en bout avec un talent assez sidérant, la prestation d’Astrid Whettnall dont Vincent Lannoo avait dit l’an dernier « je cherchais une actrice, j’ai trouvé un chef d’œuvre ». On ne peut que confirmer.

 

Astrid Whettnall, la grâce et la rage, magnifique !  [Photo P.P.]

 

Vincent Lannoo et son producteur Lionel Jadot, deux grands malades… comme on les aime  [Photo P.P.]

 

Astrid Whettnall très sensible à l’humour de Philippe Nahon [Photo P.P.]

 

Achille Ridolfi, subtil et drôle à l’écran comme sur scène [Photo P.P.]

 

 

Zacharie Chasseriaud, le petit frenchie qui enchaîne le grands rôles en Belgique [Photo P.P.].

 

[Photo P.P.]

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