FIFA n’est pas que l’acronyme de la plus puissante fédération sportive du monde, c’est aussi celui du festival du film d’amour de Mons qui fête cette année son trentième anniversaire : une centaine de films sont au programme de cette édition forcément spéciale qui accueillera de nombreux invités parmi lesquels le formidable cinéaste italien Ettore Scola, qui a réalisé quelques-unes des plus grandes œuvres de l’histoire du cinéma.
Rayon belge, nous avons pointé deux longs métrages et une compétition réservée aux courts.
UNE PROMESSE EN OUVERTURE
Premier temps fort du festival, son ouverture avec la projection (enfin !) d’Une promesse de Patrice Lecomte coproduit en Belgique par Scope Pictures et réalisé en grande partie chez nous avec un casting international prestigieux, composé d’Alan Rickman (Harry Potter), Rebecca Hall (Le Prestige, Frost:Nixon) ou Richard Madden (révélé par la série Games of Throne dans lequel il joue le jeune et fougueux Robb Stark).
Transposition à l’écran du Voyage dans le Passé, un court roman de Stefan Zweig, Une Promesse est une histoire d’amour et de passions, en costumes, qui débute dans la grande Allemagne de l’immédiate avant — (première) guerre. Le sujet et son traitement sobre et direct ont particulièrement plu à Patrice Leconte qui a décidé de l’adapter avec Jérôme Tonnerre déjà co-auteur de Confidences trop intimes ou de Mon Meilleur ami. Ces dernières années, Tonnerre s’est également fait un nom en participant à l’écriture de la difficile adaptation de Quartier Lointain de Sam Garbarski ou plus récemment des Femmes du 6e étage qui l’a replacé sur le devant de la scène.
Grâce à Scope Pictures qui coproduit ce film avec son partenaire historique, Fidélité (Le Petit Nicolas, La Chance de ma vie, Asterix) et se fait désormais une spécialité d’amener chez nous des pans entiers du tournage de productions cossues, ces comédiens très glamour ont passé quelques semaines dans notre pays. Plus particulièrement à Durbuy, Cras-Avernas, Liège, Malmedy, Verviers, Bruxelles, Binche et à Thieusies où une grande partie des prises de vues a été réalisée.
L’AMOUR ET L’ENVIE
Lundi 17 à 19 h 30, en compétition internationale, le public montois découvrira en première belge, Rosenn ou l’Envie, d’Yvan Le Moine, réalisateur né à Nice qui a suivi des cours de cinéma à l’INSAS, puis à l’IAD, de 1984 à 1989. Il y a réalisé cinq courts métrages, dont 1 mètre 28 au-dessus du niveau de la mer, son film de fin d’études, primé notamment à Mons (déjà), Huy, Watrelos, Nimes, Montréal et Tel-Aviv.
En 1992, Yvan Le Moine produit le long métrage à sketches Les 7 Péchés Capitaux (réalisant l’un des épisodes, La Pureté). Le film sera sélectionné à la Semaine de la Critique cannoise. Le Nain rouge, son premier long métrage solo, réalisé en 1998, librement adapté d’une nouvelle de Michel Tournier, sera, lui, projeté à la Quinzaine des réalisateurs.
En 2005, Yvan Le Moine revient sur les écrans avec Vendredi ou un autre jour, toujours d’après Tournier. Il y goûte aux joies du casting international : Philippe Nahon, Hanna Schygulla, Ornella Mutti.
Pour Rosenn, il a à nouveau réussi à attirer des pointures de premier plan puisqu’on retrouve au générique Béatrice Dalle ou Rupert Everett. Mais c’est la jeune Belge Hande Kodja (Marieke) qui tient ici le rôle principal et va tomber sous le charme d’un célèbre acteur, la cinquantaine élégante. Rosenn est donc une histoire d’amour, mais c’est aussi l’histoire d’une descente aux enfers, avec l’éclatement des obus au loin, sur la ligne de feu pendant la Grande Guerre…
Les premières images entrevues au FIFF namurois sont extrêmement prometteuses. On est assez curieux de se plonger dans cette aventure hors norme.
Proposé dans le cadre d’une soirée de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rosenn sera présenté par Rosario Amedeo, comédien et musicien montois que l’on retrouvera prochainement dans le film La French de Cédric Jimenez avec Jean Dujardin, Gilles Lellouche et une autre montoise, Pauline Burlet.
COURTS DE RECRÉATION
Le dernier volet belge de cette édition se trouve, comme chaque année, au rayon « courts métrages » où le tout récent Magritte 2014, Welkom, se mesurera à quelques-uns de ses plus réputés confères
Le programme complet comprend :
PARTOUZE de Matthieu Donck (Belgique)
ELECTRIC INDIGO de Jean-Julien Collette (Belgique/France)
WELKOM de Pablo Munoz Gomez (Belgique)
BAGHDAD MESSI de Sahim Omar Kalifa (Belgique/I rak/Emirats Arabes Unis)
EN ATTENDANT LE DÉGEL de Sarah Hirtt (Belgique)
ZINNEKE de Rémi Allier (Belgique)
MILLIONNAIRES de Stéphane Bergmans (Belgique)
FIGURES de Miklos Keleti (Belgique)
Présentation jeudi 20 février au Plaza Art dès 16 h 30. Le Prix Sabam couronnera le meilleur film de l’après-midi tandis qu’un des courts sera récompensé d’un prix remis conjointement par l’UPCB (union de la presse cinématographique belge) et l’UCC (l’union de la critique cinématographique).
Un signe de rapprochement ?