Manu, l’homme qui ne voulait pas lâcher la caméra, le documentaire d’Emmanuelle Bonmariage, sort cette semaine en DVD dans une version de luxe, où l’on retrouve en plus 4 films du créateur de Strip Tease.
Avec Manu, l’homme qui ne voulait pas lâcher sa caméra, Emmanuelle Bonmariage livre un film profond et multiple, à la fois portrait de cinéaste, oeuvre de mémoire, histoire d’amour filial, film héritage, sur les chemins de la mémoire d’un cinéaste – et d’un homme – hors du commun.
« Vous n’allez pas tourner un film sur des vieux encore?! » « Un film sur un vieux con! » Ainsi débute Manu, animé des douces paroles de Manu Bonmariage et Jean Libon (co-réalisateur de Ni juge ni soumise), en Dupont et Dupond du cinéma direct. Le ton est donné, on n’est pas ici dans l’hagiographie, mais bien dans un voyage au coeur du geste créatif d’un cinéaste qui a fait de ses failles ses forces et son moteur. Emmanuelle Bonmariage accompagne son père sur les chemins de la mémoire, des chemins parfois escarpés, toujours foulés avec envie, respect et curiosité. Comme on le découvre rapidement – pour ceux qui ne le connaissaient pas encore -, Manu Bonmariage est l’un des pères spirituels de Strip-Tease, de ce cinéma direct, sans artifice esthétique comme la musique ou la voix off, en prise avec le réel (un réel?), et souvent, l’humanité des petites gens, ceux qu’on ne voit pas d’habitude à l’écran. Il est aussi l’homme à la caméra, celui qui après avoir perdu un oeil enfant, ne pouvait que devenir caméraman, car il fait le point plus facilement.
Le film est aussi le théâtre d’une relation père/fille complexe mais vivante, pleine d’amour et de contradictions. Celle qui porte le nom de son père, qui hérite de sa caméra, le choisit comme premier objet, ou plutôt sujet de son oeuvre, faisant acte à la fois de mémoire et de transmission, entre souvenir et avenir. Un peu comme si comme ultime présent pour son père qui la perd, elle lui offrait sa mémoire sur grand écran.
En plus du film d’Emmanuelle, on retrouve également dans cette édition DVD les films de Manu, Allô Police, J’ose, No chance et Du beurre dans les tartines.
Dans le plus connu, Allô Police, nous entraîne au commissariat de police de Charleroi. Le réalisateur y suit pendant plusieurs mois le travail préventif de quelques policiers. « Allô Police ? Pouvez-vous venir ? » : des plaintes, des tapages, des différents, des constats d’adultère, des bagarres, des vols, etc. Les policiers pratiquent la prévention, essaient « d’arranger les choses » entre les gens, un travail d’assistance sociale… Derrière cette « comédie de mœurs » se profilent la violence, la souffrance, la mort, le vol, le viol, l’adultère, la peur, l’angoisse, le désarroi face à ces « flics » de bonne volonté hébétée de ne savoir quel rôle jouer : le psychothérapeute, l’assistant social, le juge de paix…
Le DVD sera disponible dès le 6 novembre et… il se pourrait que l’on ait rapidement une surprise pour vous!