Les BNP Paribas Fortis Film Days, c’est la fête du cinéma en Belgique, des exploitants de salles, la fête des spectateurs qui peuvent découvrir tous les films pendant quatre jours pour quatre euros la séance.
Cette année, avec les Cinevox Happenings, c’est aussi la fête du cinéma belge, des films, acteurs, réalisateurs et producteurs belges qui peuvent rencontrer le public dans les meilleures conditions possibles. On sait qu’il est là le problème du cinéma belge (francophone). Et les Cinevox Happenings, complément idéal de notre plate-forme décidément CrossMedia pour employer un terme à la mode, sont rapidement devenus un projet d’intérêt public.
Mercredi, pour l’ouverture de la manifestation, la projection de La Fée à l’UGC de Brouckère s’imposait comme une évidence. Le film a été révélé au grand public en même temps que Cinevox et nous avons fait depuis un bout de chemin ensemble, parsemés de nombreux articles et vidéos à lire et voir sur notre site.
Pour cette deuxième soirée totalement événementielle à l’UGC de Brouckère, le contexte était très différent. Plutôt que de choisir un long métrage de cinéma pour essayer de le propulser le mieux possible vers une sortie en salles réussie, nous avons tenté le pari des artistes: des acteurs, réalisateurs et producteurs belges, tous formidables, engagés dans deux projets qui, a priori, ne visent pas une distribution en salles.
D’un côté Madame Papa, le premier court métrage de l’actrice Tania Garbarski, secondée par son célèbre papa, Sam, et de l’autre BXL/USA, un téléfilm actuellement en cours de diffusion sur Canal Plus France et BeTV Belgique (et bientôt sur RTL/TVI).
Pourtant, lorsque nous avons vu ce petit bijou de comédie 153% belge qui a renversé le Festival de La Rochelle il y a peu, nous nous sommes dit: voilà une bien belle occasion de faire la fête avec des acteurs comme Patrick Ridremont, Charlie Dupont, la délicieuse Nicole Shirer, Achille Ridolfi… Comme pour la Fée, il s’agissait aussi d’une organisation très cohérente: Charlie est la vedette de notre Grand Ecran n°3 avec Il Était une Fois une Fois qu’on attend pour février sur nos écrans avec une impatience non dissimulée. Patrick est le moteur du Grand Ecran n°5 pour son propre Film Dead Man Talking.
À Cinevox, nous croyons en ces deux hommes. À donf ! Pour nous, ce sont des stars. Et ils ne le savent pas. Ce qui n’est pas grave. Mais le public ne s’en est pas encore (totalement) rendu compte non plus. Et sur ce plan, Cinevox peut (à son modeste niveau) tenter de remettre les pendules à l’heure.
[Patrick Ridremont signe le livre d’or de l’UGC de Brouckère]
[Charlie Dupont et Sylvain Goldberg, son producteur]
[Sam Garbarski et Philippe Reynart. Wallimage a coproduit les trois longs métrages de Sam]
Comme le (télé) film du surprenant Gaetan Bevernaege est un vrai bonheur, oscillant entre la comédie destroy façon Dikkenek et une poésie incroyablement émouvante, nous tenions là, un formidable objet de culte.
L’aventure est partie de là…Chaque personne à qui nous parlions de ce projet trouvait l’idée fantastique. À commencer par Bruno Plantin, le patron d’UGC Belgique. Nous lui proposions de diffuser le film dans une salle moyenne et, lui, a immédiatement perçu qu’il pouvait faire autre chose: c’est donc le grand Eldorado qu’il a réservé pour cette soirée. Avec du coup un petit stress: pouvait-on remplir ce grand espace magnifique sur un simple buzz propulsé sur le Net?
[Tania Garbarski en grande discussion]
Et la réponse est … OUI. 700 fois oui.
Hier soir, le public intrigué, titillé, était présent. En masse. L’Eldorado était bourré comme un œuf. Prêt à se laisser emporter. Extrêmement attentif pour découvrir Madame Papa, émouvant court métrage de 11′ qui marque donc les débuts derrière la caméra de Tania Garbarski. Et naturellement enthousiaste pour assister au flagrant délire qu’est BXL/USA.
[Juan Jimenez-Gilles, le jeune acteur de Madame Papa]
[Sam Garbarski, ému aux larmes par l’accueil du public]
L’ambiance fut bien plantée, il est vrai, par l’équipe du film qui mit le feu aux poudres avant même la projection. Il fallait voir les 700 spectateurs chanter la Brabançonne, debout, la main sur le cœur, (pom pom pom pom, etc.) à l’invitation d’un Charlie Dupont égal à lui-même pour comprendre qu’on était en fait dans une espèce de réalité alternative. À la fois drôle et magique; magnifique.
[Philippe Pierquin, rédac chef de Cinevox, Serge de Poucques et Sylvain Goldberg, le binôme de Nexus Factory]
[L’équipe technique de BXL/USA]
[Gaetan Bevernaege, le réalisateur de BXL/USA chante la Brabançonne. A gauche, sa maman, Florette; à droite Nicole Shirer, Florette elle aussi… mais dans le film]
La séance parsemée d’éclats de rire incontrôlables et de silence tendu dans les scènes plus douces et intimistes se termina sur de longs, très longs applaudissements, forçant acteurs, réalisateur et producteurs à revenir sur la scène. Le sourire un peu grave, les yeux brillants. Pour certains les larmes n’étaient pas loin…
La soirée de franche comédie s’achevait dans un moment de bonheur émouvant.
Et ça, oui ça, c’est beau !