A l’occasion de la première diffusion de Manu, l’homme qui ne voulait pas lâcher sa caméra d’Emmanuelle Bonmariage, La Deux rend hommage au cinéaste belge en programmant une Nuit spéciale Strip-Tease, de 23h jusqu’à l’aube…
« Vous n’allez pas tourner un film sur des vieux encore?! » « Un film sur un vieux con! » Ainsi débute Manu, animé des douces paroles de Manu Bonmariage et Jean Libon, en Dupont et Dupond du cinéma direct. Le ton est donné, on n’est pas ici dans l’hagiographie, mais bien dans un voyage au coeur du geste créatif d’un cinéaste qui a fait de ses failles ses forces et son moteur. Emmanuelle Bonmariage accompagne son père sur les chemins de la mémoire, des chemins parfois escarpés, toujours foulés avec envie, respect et curiosité. Comme on le découvre rapidement – pour ceux qui ne le connaissaient pas encore -, Manu Bonmariage est l’un des pères spirituels de Strip-Tease, de ce cinéma direct, sans artifices esthétiques comme la musique ou la voix off, en prise avec le réel (un réel?), et souvent, l’humanité des petites gens, ceux qu’on ne voit pas d’habitude à l’écran. Il est aussi l’homme à la caméra, celui qui après avoir perdu un oeil enfant, ne pouvait que devenir caméraman, car il fait le point plus facilement.
Avec Manu, l’homme qui ne voulait pas lâcher sa caméra, Emmanuelle Bonmariage livre un film profond et multiple, à la fois portrait de cinéaste, oeuvre de mémoire, histoire d’amour filial, film héritage, sur les chemins de la mémoire d’un cinéaste – et d’un homme – hors du commun.
La projection du documentaire (à 20h45) sera précédée à 20h35 de la rediffusion du Strip-Tease « Gustavine et Khalifa », premier numéro réalisé par Manu Bonmariage, sur l’histoire d’un couple comme un autre. Un couple formé par Gustavine (76 ans), bonne chrétienne et bonne belge qui vit depuis 35 ans avec Khalifa (60 ans), « bon arabe et bon musulman ».
Puis à partir de 23h, les épisodes cultes s’enchaînent, de « A fond la caisse » à « Prisons d’amour », en passant par « Merci patron » ou « Une délégation de très haut niveau ».
L’occasion de redécouvrir le langage audiovisuel si particulier créé par Strip-Tease, également à l’oeuvre dans Ni juge ni soumise de Jean Libon et Yves Hinant, qui a rencontré un grand succès en salle l’hiver dernier.