Comme le cinéma belge francophone, le cinéma flamand est de plus en plus souvent mis à l’honneur un peu partout à l’étranger. On l’a vu ici avec la liste des trophées reçus par nos films durant l’année 2014.
Pas de raison que ça s’arrête en 2015 : sélections dans les festivals les plus divers, récompenses.
Voici une petite compilation des dernières actualités qui devraient intéresser tous les cinéphiles sensibles au cinéma en vogue au nord du pays.
Des films qu’on voit de moins en moins chez nous. Et c’est bien dommage.
New York accueille Lucifer
Lucifer, le nouveau long métrage de Gust Van den Berghe, sera projeté au Festival du Film de Tribeca à New York (17-28 avril). Le film y sera projeté dans le cadre du programme Viewpoints qui présente des films issus de 12 pays différents et dont le point commun est la quête de l’identité.
La Première mondiale de Lucifer a eu lieu au Festival de Rome en octobre. Il s’agit du troisième opus de Gust Van den Berghe qui clôture un triptyque composé de En waar de sterre bleef stille staan (Petit Bébé Jésus de Flandres) et Blue Bird.
Dans sa chute, l’ange rebelle Lucifer atterrit au paradis terrestre, un petit village mexicain où la vieille Lupita vit avec sa petite-fille Maria. Il en profite pour semer la discorde et le chaos.
Lucifer est l’un des 27 films issus de 12 pays différents sélectionnés dans le cadre du programme Viewpoints de Tribeca. Le fil conducteur choisi cette année est la quête d’identité, autant individuelle que communautaire. Le festival décrit Lucifer comme « un exercice de style unique, ensorcelant et émouvant » qui doit beaucoup à son format singulier, un « Tondoscope » qui présente une image circulaire.
Le Festival du Film de Tribeca a été créé en 2002 à l’initiative, entre autres, de Robert De Niro, en réaction aux attentats du 11 septembre. En moins de 15 ans, il s’est imposé comme un festival réputé.
Ce n’est pas la première fois qu’un film belge participe à ce festival prestigieux. My Queen Karo, The Broken Circle Breakdown (Alabama Monroe) et la coproduction Ne me quitte pas y ont précédé Lucifer. En 2013, The Broken Circle Breakdown y avait même remporté le Prix du Meilleur Scénario et celui de la Meilleure Interprétation Féminine tandis que Ne me quitte pas y a reçu le Prix du Meilleur Montage pour un documentaire l’an dernier.
Lucifer a été écrit et réalisé par Gust Van den Berghe. Tomas Leyers a produit le film pour Minds Meet (Violet, I’m the same I’m an other). Il est à noter qu’il s’agit du quatrième film que ce producteur présentera au public new-yorkais en moins d’un an. En effet, il y a d’abord eu les films de Caroline Strubbe au MoMA en juillet (Lost Persons Area et I’m the same I’m an other) qui seront bientôt suivis de Violet de Bas Devos qu’on verra à New Films/New Directors les 19 et 21 mars avant Lucifer à Tribeca en avril.
Strasbourg fait la fête à l’autre cinéma belge
A l’occasion de la présidence belge du Conseil des ministres du Conseil de l’Europe, la Délégation générale du Gouvernement de la Flandre en France ont organisé une semaine de projections de longs et courts métrages et de documentaires produits en Flandre. Le programme comprend 18 films non encore distribués en France et sélectionnés par le journaliste et curateur de festival Alex Masson.
Sous le titre « L’autre cinéma belge », cette semaine s’est ouverte au Cinéma Star Saint-Exupéry avec l’avant-première française de Waste Land, en présence de son réalisateur Pieter Van Hees. Ce thriller psychologique, dans lequel Jérémie Renier interprète un inspecteur de police qui perd graduellement les pédales et s’enfonce dans le « waste land » bruxellois en essayant de résoudre sa dernière enquête. le film est distribué dans les salles françaises par Chrysalis Films.
En guise de clôture (le 31), les Strasbourgeois ont pu découvrir Trouw met mij (Marry Me), une comédie dans laquelle un professeur d’éducation physique flamand demande sa collègue d’origine turque en mariage et doit faire face aux préjugés de leurs familles respectives. Le film y a été présenté en présence de son réalisateur, Kadir Balci.
Hans Herbots est, lui, venu présenter De behandeling (The Treatment) en avant-première. Dans ce thriller très sombre, Geert Van Rampelberg se confronte aux démons de son passé. Le producteur Tomas Leyers est aussi à Stasbourg pour la projection de Lucifer, le troisième long métrage de Gust Van den Berghe dans lequel le réalisateur transpose la chute de l’ange rebelle Lucifer au Mexique (voir news ci-dessus).
Le programme incluaitt également Kid de Fien Troch, l’histoire d’un enfant de sept ans qui vit mal le fait d’être séparé de sa mère et Halfweg (Halfway) de Geoffrey Enthoven dans lequel Stef (Koen De Graeve) emménage dans sa magnifique nouvelle demeure mais est vite importuné par l’étrange Theo qui débarque en prétendant être le propriétaire des lieux.
Cette semaine a aussi fait la part belle aux premiers films. Aux côtés de Plan Bart de Roel Mondelaers et Violet, le premier long déjà maintes fois primé de Bas Devos, il y aura le film d’horreur Welp (Cub) de Jonas Govaerts et Labyrinthus de Douglas Boswell qui fera l’objet d’une projection spéciale pour le jeune public.
Au rayon des documentaires, on a retrouvé 9999 de Ellen Vermeulen, le portrait de cinq détenus à la prison de Merksplas et The Boy is Gone dans lequel Christoph Bohn révèle une partie de histoire de la communauté germanophone de Belgique.
Une séance spéciale eétait consacrée au réalisateur Yves Montmayeur qui viendra présenter son documentaire L’incertitude des choses. Ce film documente la réussite fulgurante du cinéma belge flamand au cours des dix dernières années et s’intéresse de très près à quelques membres de cette nouvelle vague : Felix van Groeningen, Koen Mortier, Veerle Baetens…
Enfin, au niveau des courts métrages, les festivaliers ont pu voir Mia de Wouter Bongaerts, De weg van alle vlees de Deben Van Dam, Vrede de Roman Klochkov et Songs from the Outside de Michael Van Ostade, ainsi que Baghdad Messi et Bad Hunter de Sahim Omar Kalifa, le jeune réalisateur le plus primé du cinéma belge.
« L’autre cinéma belge – la semaine du cinéma belge flamand” est une initiative de la Délégation générale du Gouvernement de la Flandre en France en collaboration avec Eurimages, le Fonds Audiovisuel de Flandre (VAF), Flanders Image et la revue professionnelle Le Film Français en tant que partenaire média.
Tim Mielants réalisera deux épisodes de la 2e saison de la série Tunnel
Connu en Flandre pour son travail, sur les séries Cordon et Code 37, le réalisateur belge Tim Mielants va tourner deux épisodes de Tunnel 2: Débris, la deuxième saison de la série franco-britannique Tunnel. Ce thriller (8X50 minutes) est une commande de Sky Atlantic en collaboration avec Canal+. Elle sera diffusée début 2016.
Mielants est particulièrement enthousiaste, ‘si une telle occasion se présente, il faut la saisir. Je ne pourrais pas me pardonner de laisser passer ça. Cependant, une carrière à l’étranger n’est pas un but en soi. J’espère surtout toujours avoir le luxe de pouvoir choisir les projets dont le contenu me fascine le plus.’
Les producteurs de Tunnel ont repéré Tim Mielants grâce au succès international de Cordon. Cette série qu’il a réalisée a entre-temps été diffusée sur la BBC Four et SBS Australia, alors que la chaîne américaine CW a commandé un pilote du remake.
Inspirée de la série scandinave Bron/Broen (une des meilleures séries de tous les temps – photo), la première saison de Tunnel se déroulait dans le tunnel sous la Manche. Lorsqu’un cadavre est retrouvé sur la ligne de démarcation entre les deux pays, un enquêteur britannique et un policier français sont obligés de collaborer sur l’affaire. Clémence Poésy (Harry Potter et la coupe de feu, Mr Morgan’s Last Love, Bons baisers de Bruges) et Stephen Dillane (Game of Thrones, Spy Game, The Hours) interprétaient les rôles principaux de Elise Wasserman et Karl Roebuck. Les deux acteurs ont signé pour la deuxième saison.
Dans cette suite qui est provisoirement intitulée Tunnel 2: Débris, on s’éloigne de la trame originale. Lorsqu’un avion de ligne s’écrase mystérieusement lors d’un vol au-dessus de la Manche en ne laissant aucun survivant, le flegmatique Roebuck et Wasserman, sa collègue française stressée, sont à nouveau obligés de faire équipe (dans la version scandinave, l’intrigue de la deuxième saison tournait autour d’un bateau accidenté).
Cette deuxième saison est une commande de la chaîne britannique Sky Atlantic en collaboration avec Canal+. Elle est produite par Kudos et Shine Films France, les créateurs de la série britannique Broadchurch. Ben Richards (Spooks) reste le scénariste principal.
Tim Mielants suit les traces de Jakob Verbruggen qui s’est fait un nom à l’international avec la formidable série de la BBC The Fall, des épisodes du remake américain de Bron/Broen (The Bridge aux États-Unis) et la minisérie de la BBC London Spy.
À part Cordon et certains épisodes de Code 37, Mielants a à son actif les séries Zingaburia et Super8 et les courts métrages Duffel et The Sunflyers.