Vincent Lannoo est sans doute le réalisateur belge installé dans le circuit professionnel qui, ces derniers mois, tourne avec le plus de ferveur. Ses longs métrages s’enchaînent et contribuent à définir un profil original dans le petit monde du cinéma belge.
Il y a une vingtaine d’années, pendant ses études à l’IAD, ce jeune quadra réalisa deux premiers courts métrages: Meilleurs Vœux et Nathan, son film de fin d’études. En 98, il invite Olivier Gourmet devant sa caméra pour J’adore le Cinéma qui remporte deux prix au Festival de Bruxelles. Il s’agit déjà d’une espèce de reportage trafiqué, un genre qu’il développera en 2001 pour son premier long, un vrai faux docu à micro budget qui fit pas mal parler de lui : Strass avec Pierre Lekeux et Carlo Ferrante attirera définitivement l’attention des cinéphiles. En 2005, Vincent Lannoo retrouve Carlos Ferrante, flanqué de Christine Grulois, Stefan Liberski et Olivier Gourmet encore pour Ordinary Man.
Sa notoriété grandit. Même s’il lui faudra cinq années pour réaliser Vampires, la mécanique est lancée. Et Vincent est bien décidé à rattraper le temps perdu.
Vampires qui est à nouveau un film avec Carlo Ferrante ajoute d’autres acteurs à la communauté de Vincent: Paul Ahramani par exemple et un certain Julien Doré. Au festival de Sitgès 2010, le film fait sensation avec une baseline plutôt originale sur son affiche : « Ni Branchés, ni Sexy, ni Puceaux…. Juste Belges ». Magnifique ! Le tout est complété par une citation tirée du journal Metro : « Entre Strip Tease et C’est Arrivé près de chez vous »… Histoire d’enfoncer le pieu. 100% Belge, on vous dit !
Là-dessus, Vincent enchaîne, sans prendre la peine de souffler, avec Little Glory (ex-The Tamed Ones)
Pour ce drame qui se déroule en effet dans le Michigan, film, il engage un casting essentiellement anglo-saxon. Little Glory est une histoire de famille, d’amitié, de liens indéfectibles. Une œuvre animale qui va bientôt arriver sur nos écrans et devrait sous peu se retrouver à l’affiche d’un prestigieux festival du sud de l’Europe (mais on n’a pas encore le droit d’en parler).
Dans les coulisses des Magritte, avec Philippe Reynaert.
On pourrait se dire que là, Monsieur Vincent a décidé de se prendre un mojito au bord de la grande bleue, les doigts de pied en éventail, sur une place de sable blanc. La poste ferait suivre le courrier quelque part sur une île paradisiaque où se reposent les metteurs en scène fourbus.
Mais il n’est pas comme ça, Vincent Lannoo. Sans doute a-t-il un aïeul forgeron qui lui a répété durant toute sa jeunesse : « il faut battre le fer tant qu’il est chaud ». Ainsi, il vient tout juste de terminer Au Nom du Fils, un troisième long métrage en deux ans.
A l’affiche, on retrouve Astrid Whettnall (Fils Unique, Bunker Paradise et les deux autres longs de Vincent) qui a coécrit le scénario, Zacharie Chasseriaux (Les géants, Quartier libre), Philippe Nahon (Calvaire), Jacky Nercessian (Jean-Philippe, Adèle Blanc-Sec) et Achille Ridolfi (BXL/USA).
Un stakhanoviste, donc. Un homme qui évolue en marge, mû par une folle passion. Qui se consacre à présent aux Ames de Papier, l’histoire d’un ancien romancier qui s’est retiré du monde et se consacre à la rédaction d’oraisons funèbres pour de riches clients. Jusqu’au jour où Emma, une jeune veuve, vient louer ses services et lui demande de « raconter » son mari défunt à Adam, son fils de 6 ans, qui n’a jamais connu son père. Joli pitch qui va déboucher sur une histoire d’amour… mais aussi de revenants.
Faites tourner les tables !