Gwen Berrou et Ninon Borsei ont (décidément) « Des choses en commun » pour Ann Sirot et Raphaël Balboni

Photos: Fred Labeye

Le programme de courts métrages La Belge Collection a pour objectif de mettre en valeur comédiens et comédiennes belges, à travers le regard d’une poignée de cinéastes qui misent tout sur leur talent et leur créativité. Au générique de Des choses en commun de Raphaël Balboni et Ann Sirot, on retrouve Gwen Berrou et Ninon Borsei. 

A bord des véhicules Cambio (voitures partagées de la ville de Bruxelles), des vies s’entremêlent. En route pour un magasin de meubles, vers la forêt pour un footing, ou patientant à la station en attendant le retour d’une voiture, conductrices et passagers revisitent et réinventent leurs liens amoureux.

Des histoires d’amour, de désir et de voiture… Avec le goût de l’absurde et de la poésie qu’on leur connaît, Raphaël Balboni & Ann Sirot (Lucha Libre, Avec Thelma) servent sur un plateau leur art du dialogue et de la situation à des comédien·nes qui se délectent de ces scénettes aussi touchantes qu’inattendues. Les règles du jeu de l’amour et du hasard s’en trouveront toutes chamboulées.

 

6 questions à Ninon Borsei et Gwen Berrou

Pouvez-vous nous parler de votre personnage en quelques mots?

Ninon Borsei: C’est une jeune femme, a mi-chemin entre Hermione Granger et Spiderman. Un personnage plutôt simple, plutôt proche de moi, sans trop de composition.

Gwen Berrou: C’est une femme un peu prise dans ses schémas habituels, un peu ordinaire, et qui va basculer en rencontrant quelque chose d’inconnu dans sa vie. Elle va se permettre de sortir des ornières.

Quel a été le plus grand défi que vous avez dû affronter pour l’incarner?

Ninon Borsei: Etant donné qu’il fallait avoir un jeux réaliste, ça a été difficile pour moi de laisser tomber les sabres lasers et de me mettre au jogging. J’aime pas trop le jogging.

Gwen Berrou: Ce qui est particulier avec Ann et Raphaël, c’est qu’on construit ensemble l’écriture du film. Pendant quelques répétitions, on essaye assez longuement de voir comment les choses se racontent le mieux, donc on est très sollicités pour construire le texte. Evidemment, après eux maitrisent le rythme au montage. Il fallait se plonger dans l’écriture, et l’impro, tout en étant spontanée et se laisser surprendre. Et faire confiance au fait qu’après ils feront un truc super avec ce qu’on fait!

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans cette expérience?

Ninon Borsei: La bonne ambiance de travail avec tout ces corps de métiers qui s’assemblent pour une chose, l’organisation qui roule même si ça a l’air gigantesque, le fait que tout le monde soit essentiel, qu’il n’y a pas de gens plus haut. Et les cinéastes sont super, j’les kiffe !

Gwen Berrou: L’esprit d’équipe. On était tous très proches les uns des autres dans ce petit studio, à travailler avec délicatesse et harmonie. Et puis ce mode de tournage est très particulier, et le jeu y est vraiment central.

Des-Choses-En-Commun

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots, d’où vous venez, votre parcours?

Ninon Borsei: Ninon. 28ans, 1m80 avec talons, cheveux roux, yeux bleu, gris, vert. Caucasienne. Née a Nevers comme dans Hiroshima mon amour de Marguerite Duras.

Gwen Berrou: J’ai commencé à faire des cours du soir assez jeune, vers 17 ans. J’ai fait des études au Conservatoire, puis de la danse, le mouvement est très important dans mon parcours. J’ai exploré de nombreuses théâtralités différentes. Au cinéma, j’ai fait de belles rencontres avec Bouli Lanners, François Pirot, Yolande Moreau, Marion Hänsel. J’ai fait quelques séries aussi, où on a plus de temps pour développer le personnage, plus d’heures de jeu.

D’où vient votre vocation de comédien·ne, quand (et comment) s’est fait le déclic?

Ninon Borsei: A 18ans! J’ai fait plein d’unif: géographie, histoire de l’art, art du spectacle, informatique, et à chaque fois je m’inscrivais aux ateliers  d’option  »artistiques »,  il y avait théâtre, cinéma et musique, j’ai rencontré des metteuses en scène de dingue, qui m’ont donné le goût de jouer et de regarder le théâtre. Puis ça m’a donné envie de devenir une star, alors je suis partie en Belgique, où je suis entrée dans une super école de théâtre, le Conservatoire de Liège… et maintenant j’attends mon oscar quoi!

Gwen Berrou: Ca m’est arrivé très tôt de rencontrer un public. J’ai dû faire un stage de clown quand j’avais 7 ou 8 ans, et j’approchais le public de très près, puisque je devais leur balayer les pieds. Je me suis rendu compte à ce moment-là que je pouvais complètement sortir de moi-même. Il y avait une espèce de courage que je ne connaissais pas, et une rencontre avec les gens à travers le jeu très intense. Puis à 11 ans, j’ai assisté à une représentation théâtrale incroyable.

Que représente pour vous cette opportunité offerte par « La Belge Collection »?

Ninon Borsei: Déjà j’ai rencontré  Ann et Raphaël, et travailler avec eux c’est tellement agréable! Globalement, je dirais que La Belge collection m’offre l’opportunité de rencontrer des gens super, dans des conditions agréables. D’acquérir de l’expérience et du savoir. Et de voir un projet se réaliser en entier. De voir les différentes étapes, le montage l’étalonnage. L’avant, l’après, le pendant… Tout ça tout ça, c’est fascinant, c’est dingue en fait. Alors quand on se sent bien dans la fabrication, qu’il y a une bonne ambiance, du respect, du plaisir, assez d’argent pour payer tout le monde, alors oui c’est un beau cadeau.  Et en plus savoir que le film va pouvoir être vu, va sortir… Ben voilà, c’est la consécration. Merci La Belge collection!

Gwen Berrou: C’est vrai que nous les comédiens belges n’avons pas souvent les premiers rôles, donc si ça peut contribuer à modifier un petit peu la percpetion des producteurs et débloquer le goût pour avoir des gueules un peu différentes. ON parle souvent de l’authenticité du cinéma belge, ce serait chouette qu’on y trouve plus notre place. Dans les tous premiers Star Wars, les acteurs n’étaient pas du tout connus. ET pour les 3 épisodes suivants, ils ont fait ce même choix, malgré le changement d’époque, de garder des comédien·nes inconnu·es. Bon, après évidemment, ielles sont devenu·es des stars. L’idée ici bien sûr n’est pas de devenir des stars, mais d’offrir des rôles intéressants, un peu de matière pour que nos talents se développent. Ca peut contribuer à amener un peu de changement des mentalités. Faut faire confiance au public, il aime bien voir d’autres visages.

Retrouvez l’interview d’Ann Sirot et Raphaël Balboni ici

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