Ambiance surchauffée hier au Cercle des Voyageurs pour la première édition des Machins, les petits prix du cinéma belge, présentée par Catherine Detry (photo). Malgré la neige et les incroyables embarras de circulation, il y avait tellement de monde qu’on y a frôlé l’implosion, mais au bout du compte chacun semble s’être bien amusé.
Dans une ambiance des plus festives animée par des DJettes à l’envergure résolument locale, la soirée a vu se succéder une pléiade de personnalités du monde de l’audiovisuel belge : Nabil Ben Yadir avec un peu de ses Barons, le peu frileux Jean-Jacques Rausin , le stakhanoviste en chef Vincent Lannoo, l’ami flamand Miel Van Hoogenbemt, les délicieuses Jeanne Dandoy et Ludmilla Klejniak, atouts charme du très viril Rundskop, l’inoubliable mouton Nicolas Buysse, le producteur président et coprésident Patrick Quinet, preuve que les Magritte ont de l’humour, le parfois bien nommé Patrac du Grand Tour, l’über-geek Domenico La Porta, le métis italo-flamand Carlo Ferrante, l’inattendue outsider des Magritte, Vanja D’Alcantara, et last but not least, la Magrittée, et désormais Présidente de l’Académie des Machins, Christelle Cornil !
Le palmarès de cette première édition est assez amusant et parfois un peu grinçant aussi, avouons-le.
Le Machin de l’A.G.A.P. (Association des Gentils Assistants de Prod), ou prix de l’assistant de prod le plus endurant
– Cassandre, chez Frakas Production, qui parvient à surmonter la vieille tendance de son producteur à écouter à fond les ballons des tubes des années 80 dans son bureau.
– Anid, Béatrice, Sylvie et Nathalie chez Artemis Productions, qui réussissent à supporter cet incurable gratteur de clopes qu’est Patrick Quinet
LAUREATE : Tatjana chez Savage Film, qui survit à un sauvage flamand estimant qu’un mail se lit quand il se reçoit, même si c’est à 3 heures du matin
Le Machin du service public, ou prix du film du dimanche soir
– Beyond the Steppes de Vanja d’Alcantara, un film avec de beaux paysages peu connus et hostiles, et de surcroit en polonais. Et en russe, parfait pour Arte
– Elle ne pleure pas elle chante de Philippe de Pierpont, Antenne 2 a perdu Delarue dans la poudreuse, mais son cahier des charges lui impose encore de montrer du drame familial en veux-tu en voilà, une aubaine pour Philippe de Pierpont
LAUREAT : Au cul du loup de Pierre Duculot: La France est un beau pays, plein de belles régions, dont la Corse, et pour nous le râbacher à longueur de jorunée, on a FR3 Régions et Pierre Duculot
[Jean-Jacques Rausin et Christelle Cornil récompensé d’une jolie moule d’or – photo Les Machins]
Le Machin Standard & Poors de la crise, ou le prix de l’oeuvre qui prend en compte notre pouvoir d’achat
– A l’unanimité, les frères, pour être passés de la mobylette au vélo
Le Machin du meilleur accent liégeois, ou prix boulet-lapin
– Thomas Doret dans Le Gamin au vélo
– Bouli Lanners dans Sans queue ni tête
LAUREATE : Ludmila Klejniak dans Rundskop
Le Machin de la réplique ou prix “Reviens Gamin, c’était pour rire”
– Hoji Fortuna dans Viva Riva: Votre pays, c’est la pire crotte de vache que j’ai jamais vue, peut-être qu’on aurait dû vous garder sous colonie
– Mathylde Demarez dans De leur vivant: Vous avez vu, le vieux qui a eu une érection à l’église?
LAUREATE : Jeanne Dandoy dans Rundskop: Tu travailles dans la viande? Tu dois faire beaucoup de barbecue alors?
Et aussi:
Le Machin des hommes savent pourquoi, ou prix du placement de produit du terroir belge: le cast du Grand Tour, pour « Le Grand Tour ».
Le Machin du lendemain ou prix de la concurrence déloyale: Vanja d’Alcantara, « qui a parcouru le monde entier avec son film ‘Beyond the Steppes’, pour manque de bol, tomber cette année aux Magritte face aux frères Dardenne et à Bouli Lanners ».
Le Machin Vandenborre, ou prix de la performance électro-ménagère: Glenn the flying robot dans « Glenn the flying robot ».
Le Machin de la Régie, ou « Faites du cinéma qu’ils disaient »: Salvatore Brancardi pour « Turbulences », de Gaëtan Castermens.
Le Machin du Web, ou le prix du meilleur site 1.0: MG Productions, pour l’inventivité de la formule « site en construction ».
Et bien sûr Le Love Machin ou Prix de l’amour: « Mauvaise lune » de Méryl Fortunat Rossi et Xavier Seron.
Rendez-vous est déjà pris l’année prochaine dans un endroit un peu plus vaste et confortable avec une vraie sono et toujours autant de dérision.