Ce 15 mars débute à Bruxelles une spectaculaire exposition doublée d’une rétrospective consacrée à Chantal Akerman, organisée conjointement par la Cinematek et Bozar. L’occasion de découvrir ses films bien sûr, mais aussi des installations (les siennes et de nouvelles), ainsi qu’un grand nombre d’archives patiemment collectées au fil des ans.
L’occasion bien sûr pour les spectateurices initié·es d’approfondir leur relation avec la cinéaste belge, mais aussi pour de nouveaux publics de la rencontrer, notamment en découvrant sur grand écran sa filmographie.
La programmation va de ses premiers films en 8mm, tournés en famille avant de les soumettre à l’examen d’entrée de l’INSAS jusqu’à ses derniers films, en passant par les nombreuses productions réalisées tout au long de sa carrière, pour le cinéma, mais aussi pour la télévision. Toute son oeuvre a ainsi été restaurée.
Le parcours de l’exposition permet tout à la fois de découvrir sa production artistique hors cinéma, les coulisses de son travail, et les grandes étapes de sa vie. On y côtoie la cinéaste, l’artiste, la fille, la femme, la soeur, l’amie. Les disciplines s’y croisent et dialoguent, mettant en lumière l’incroyable multiplicité de sa vision artistique. La plupart des pièces d’archives sont inédites. On découvre des notes manuscrites et tapuscrites, des traitements, des synopsis, des scénarios, la liste des dialogues de Jeanne Dielman au détour d’un cadre, des photos de repérages, des essais caméra, des dossiers de presse même. Le tout agencé par les commissaires de l’exposition, mais aussi par ses proches, et ses compagnes de route.
On suit un parcours chronologique, qui débute avec la projection incroyablement émouvante de ses tous premiers films tournés pour l’INSAS, où l’on voit sa mère, sa soeur, son chien. On progresse au fil de sa vie, on s’attarde sur sa période new-yorkaise, sur son grand périple en Russie pour la spectaculaire installation D’Est, on ralentit, comme empêché de sortir, dans la dernière salle où l’imposante Now, installation vidéo construite comme un hurlement étourdissant nous arrête et nous retient.
Début de la rétrospective dès ce 15 mars avec un programme regroupant les films présentés à l’INSAS, tournés entre ses 17 et ses 18 ans, et les courts métrages Saute ma ville et L’enfant aimé ou Je joue à être une femme mariée. Mais la Cinematek a également imaginé une carte blanche très spéciale en programmant des oeuvres d’autres cinéastes qui dialoguent avec le travail d’Akerman. Dès ce 15 mars par exemple seront projetés en duo Saute ma ville et Pierrot le fou de Jean-Luc Godard.
Le programme de la rétrospective est disponible ici, et les informations sur l’exposition là.