Pour son Gala 2013 au FIFF (photos ICI), la Fédération Wallonie-Bruxelles avait choisi de mettre en vedette Baby Balloon, le deuxième long métrage de Stefan Liberski. Avec, à la clef, une fameuse révélation: celle d’Ambre Grouwels dont on n’a pas fini d’entendre parler !
Baby Balloon, c’est l’histoire de Bicci, une adolescente rondelette qui cache son mal-être derrière un aplomb et une présence scénique incomparable. Car Bicci est chanteuse et son groupe Bicci and the Bitches fait les beaux soirs de scènes locales entièrement conquises. À ses côtés, trois mecs cool à la dégaine rock’n’roll.
Parmi eux, à la gratte, Vince, son ami d’enfance dont elle est éperdument amoureuse. Un soir d’euphorie, Vince l’embrasse. Bicci est aux anges. Mais sa joie sera de courte durée, car Vince tente de la persuader que ce baiser est une erreur. Pire : il commence à traîner avec une jolie jeune fille qui revient du Pérou où elle est bénévole pour Médecins sans Frontières.
Baby Balloon est donc une histoire d’amour, mais c’est surtout une ode à une personnalité définitivement hors du commun. Pour l’incarner, il fallait une comédienne d’exception et, heureusement, la production a trouvé la perle rare en la personne d’Ambre Grouwels qui, soit dit en passant, fait partie de la Nouvelle Vague des acteurs belges que nous vous présentons sur Cinevox depuis le 25 septembre (voir sa première vidéo » href= »http://www.cinevox.be/nouvelle-vague-ambre-grouwels-presentations » target= »_blank »> ICI. Chanteuse (lyrique), fan de comédies musicales également, elle est aussi à l’aise devant une caméra que dans la vie. Sur scène, derrière un micro, un clavier ou une guitare. Elle est aussi auteur-compositrice, chanteuse, actrice : vous allez en entendre parler.
« Travailler avec elle était un vrai plaisir », nous expliquait en aparté Isabelle de Hertogh qui joue sa maman dans le film. Une mère acariâtre aux antipodes de la vraie Isabelle. « Ambre démarre au quart de tour et à chaque prise, elle arrivait à nous étonner. »
Film indubitablement belge par son casting, sa production, les lieux de tournages aussi, puisque la région liégeoise y est omniprésente, Baby Balloon fait pourtant figure d’OVNI dans notre paysage cinématographique : c’est un véritable film rock, porté par une musique captivante et servi par une réalisation proche des standards du cinéma indépendant américain. Stefan Liberski nous cueille presque par surprise et nous emmène avec lui sans que nous esquissions la moindre résistance.
Pour l’atmosphère et le rapport à l’adolescence, on peut penser à Juno, par exemple. Dominique Abel croisé à la sortie de la salle, et très séduit, évoquait, pour sa part, All Over Me, film américain d’Alex Sichel, sorti en 1997 (on a vérifié). Pas étonnant que la moitié du fameux duo Abel et Gordon soit sous le charme : le film est tendre, mais il est également physique, les dialogues ne sont pas abondants. Ici, ce sont les corps qui s’expriment.
Captivant, hypnotique parfois, Baby Balloon est avant tout un film d’atmosphère qui risque bien de parler très fort à toute une génération. Un film décomplexant, profondément humain, sauvage aussi. Comme sa musique.
Branchez les guitares, poussez le volume, let’s the music do the talking.
Avec son groupe ou en solo, Bici arrache grave !