À 27h de la vraie grande avant-première belge de La Tête la Première, c’est en France qu’on a retrouvé Amélie Van Elmbt, sa réalisatrice. Après un aller-retour au festival d’Ostende pour une présentation que toute l’équipe du film a trouvé très décevante, la tension s’installe doucement pour le premier vrai rendez-vous avec le public belge. Une tension positive pour un rendez-vous qui marque le démarrage de la vie publique de ce premier long métrage qui n’a plus aucune chance de passer inaperçu.
« Je me sens à la fois nerveuse… et sereine », nous confie Amélie. « Nerveuse parce que les gens vont enfin découvrir le film alors que, jusqu’ici, ils ont surtout entendu parler de l’histoire assez incroyable qu’il a vécue, de sa fabrication presque artisanale jusqu’au Festival de Cannes, et maintenant en vedette des Film Days, bientôt au FIFF et dans les salles. Mais je suis surtout sereine parce que je me sens vraiment très bien par rapport à ce film. Je l’ai donc revu à Ostende. Et même si les circonstances étaient bizarres, et l’ambiance plutôt tendue, j’ai constaté que je l’aimais beaucoup: j’aime l’histoire, j’aime les acteurs, j’aime les personnages, j’aime la façon dont il se présente aujourd’hui. J’en suis fière parce qu’il correspond à ce que j’avais envie de faire et donc je suis très à l’aise pour en parler aujourd’hui. Pour le défendre, si nécessaire. »
Depuis qu’elle l’a présenté à la presse belge, puis aux festivaliers cannois dans le cadre de l’ACID, Amélie, qui n’est pas là pour faire les choses à moitié, a remis l’ouvrage sur le métier et retravaillé des passages qu’elle trouvait plus faibles, ou trop déliés.
« J’avais envie de resserrer le propos, de ne surtout pas franchir la barrière de l’heure et demie. Au final, j’ai ôté sept ou huit minutes. C’est peu, mais c’est beaucoup aussi en matière de rythme. J’ai eu l’opportunité de travailler avec quelqu’un que j’admire, Frédéric Fichefet, qui est professeur à l’INSAS. Il a déjà collaboré avec Jacques Doillon et a une manière de travailler qui me plaît beaucoup. Il a analysé le film et m’a fait de vraies propositions, très constructives. Certaines me convenaient. Il m’a notamment persuadé de changer la façon dont l’écrivain était perçu dans le film. Il m’a débarrassé d’une certaine pudeur que j’avais par rapport à Jacques Doillon que je connais forcément bien pour avoir travaillé plusieurs fois avec lui. Nous avons aussi réintroduit des plans et des dialogues, coupé d’autres choses. La rencontre entre David (Murgia) et Jacques (Doillon) est un peu plus longue aujourd’hui et surtout plus drôle, plus ironique. Et puis, surtout, j’ai légèrement modifié la fin. Je n’en dirai pas plus, mais ça me semble plus cohérent ainsi. Je suis contente ».
Du coup, on a encore un peu plus hâte de (re)voir ce formidable film, un de nos coups de cœur de l’année. Le rendez-vous est fixé demain à 20h au cinéma Galeries à Bruxelles pour l’ouverture des Cinevox Happenings 2012. Amélie sera accompagnée de toute l’équipe technique du film et de son actrice principale Alice de Lenquesaing. Mais aussi, cerise sur le gâteau, du compagnon d’Amélie, le réalisateur français Christophe Ruggia. Que du beau monde pour une soirée qui promet d’être à la fois conviviale et émouvante.
On vous y croise?