« Merckx », dans la roue d’Eddy

Avec Merckx, Christophe Hermans et Boris Tilquin livrent un biopic habile entièrement composé d’images d’archives du cycliste belge, où l’un des plus grands sportifs de tous les temps s’impose comme un personnage de cinéma hors norme, à la trajectoire marquée par la volonté, l’obstination et la résilience.

Si le sport belge ne devait garder qu’un seul héros, ce serait surement lui. Eddy Merckx, 5 Tours de France, 5 Giro, 1 Tour d’Espagne, 3 championnats du monde, le champion ultime qui domina sa discipline, et alla même plus loin encore. Ce que nous montre Merckx, pourtant, c’est qu’Eddy n’était pas un surhomme, mais plutôt un homme prêt au sacrifice, habité par une passion dévorante pour son sport, et une détermination à toute épreuve. Surnommé le Cannibale, il a dû affronter une armée d’adversaires bien décidés à le battre, quitte a employer des subterfuges extra-sportifs. Ce que nous raconte Merckx, au-delà du portrait d’un champion, c’est avant tout un incroyable récit de résilience, celui d’un homme qui ne lâche jamais le combat, même quand il n’a plus rien à prouver, même quand il n’a plus pour adversaire que lui-même. Un héros hors normes, aux contours délimités par une habile dramaturgie, qui multiplie les cliffhangers, et nourrit le suspense.

Si tout le film est composé d’images d’archives, et d’interviews d’époque du champion et de ses proches, il distille également quelques interviews faites pour le film avec sa famille et une poignée de témoins privilégiés. On comprend un peu mieux à leur écoute le moteur de son ambition, la soif inextinguible d’impressionner un père austère et dur avec son fils.

On comprend également ce que le héros a pu représenter pour la Belgique de l’époque, un trait d’union pour une nation divisée, qui porte en lui toutes ses identités, notamment ses deux langues. C’est une petite histoire de la Belgique qui s’écrit dans sa trajectoire, ainsi qu’une histoire du cyclisme, tant la peinture du sport à l’époque diffère de ce qu’on en sait aujourd’hui.

Du jeune Eddy qui organise son Tour de France dans les rues de Woluwé au cycliste qui survole sa discipline, en passant par l’homme obstiné qui se bat contre lui-même pour établir un record du monde de l’heure à Mexico dans des conditions dantesques, Merckx dresse le portrait d’un homme que pendant 10 ans, rien n’arrêta.

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